La quatrième dimension

(The Twilight Zone)

 Les critiques

Nombre de critiques : 16

Total des points : 144

Moyenne obtenue : 9.00/10

n°16 - 8/10 BELMONT Frédéric

06 août 2014

Vingt-huitième épisode de la seconde saison diffusé pour la première fois sur CBS en mai 1961, "Y a-t-il un Martien dans la Salle?" est un des tout premiers épisodes que j'ai jamais visionnés et, pour ma part, pratiquement trente ans après, il demeure l'un de mes épisodes favoris, avec un final terrifiant qui donne à réfléchir. Le scénario de base, lui, est simple mais tout bonnement excellent, même plus de cinquante ans après. Un soir de février, une soucoupe volante s'écrase pendant une tempête de neige dans le Lac de Tracy dans le secteur de Hooks quelque part dans une zone montagneuse que je suppose être les Appalaches (vous allez comprendre pourquoi). Deux représentants de la Garde Nationale dépêchés sur place relèvent des traces de pas, provenant de l'étendue d'eau et conduisant jusqu'à un relais près duquel un car de voyageurs, de la compagnie Cayuga et à destination de Boston, est amarré. En faisant irruption dans le relais-étape Hi-Way Café, les deux hommes de loi tombent sur les voyageurs en transit, tous attablés: le chauffeur du car ainsi que son équipage composé de 6 passagers. Six passagers? Mais pourquoi dans ce cas en dénombre-t-on sept? Bien vite, on comprend que l'extra-terrestre s'est mêlé au groupe pendant la descente dans la neige et l'obscurité tout à l'heure et qu'il a bien sûr pris forme humaine. Qui est donc l'intrus? Une énigme à laquelle ni les deux policiers, ni même le barman ne sauront répondre, d'autant que tous les voyageurs commencent de se soupçonner mutuellement à mesure que les phénomènes paranormaux se multiplient dans l'auberge. Tout comme dans un roman d'Agatha Christie, les suspects sont donc en surnombre. A telle enseigne qu'une présentation générale s'impose: un vieux couple marié depuis 23 ans, une danseuse prénommée Etell Mc Konnels, un jeune couple de tourtereaux, un homme d'affaires acariâtre ainsi qu'un homme au chapeau dont la silhouette voûté nous tourne le dos, le nez rivé dans sa boisson. Ce dernier est d'ailleurs la première personne que les policiers et le téléspectateur soupçonnent: ce n'est d'ailleurs qu'au bout de plusieurs minutes que l'individu daigne enfin se retourner, dans un grand éclat de rire sardonique. Nous découvrons alors une espèce de vieillard moustachu à l'air dérangé, sous les traits duquel n'importe qui reconnaîtra l'acteur Ross Martin, alias le futur Artemus Gordon dans "Les Mystères de l'Ouest". Eh oui, le fameux acolyte de James West apparaît déjà grimé, comme pour la répétition générale d'un grand numéro de saloon. "Je ne me souviens pas de vous avoir vu dans l'autobus, vous! lui lance l'Homme d'Affaire avec dédain. - Alors ça, c'est drôle, car je ne vous ai pas vu non plus! rétorque le Vieillard de son sourire déluré. Alors, dans l'histoire, l'un de nous deux ment". Pour apaiser la tension, les policiers dévoilent alors au barman le motif de leur visite, à savoir l'histoire de l'OVNI signalé par une riveraine. L'auditoire écoute attentivement, mais l'incrédulité générale règne. Du moins pendant les premiers instants car bien vite, on réalise que la fable du passager clandestin n'est pas si fantaisiste qu'il y parait, le barman n'ayant servi personne d'autre depuis 11 heures ce matin. La jeune femme, que l'on n'avait pas entendue jusqu'à maintenant, confie alors son inquiétude à son mari, dont on apprend qu'il s'appelle Georges... "On se croirait dans un film de science-fiction, lance le Vieillard, enthousiasmé. C'est une histoire à la Ray Bradbury! (un écrivain très prolifique à l'époque, auteur notamment des Chroniques Martiennes) Six humains et un monstre de l'espace à bord d'un autobus! Vous n'auriez pas par hasard un oeil au milieu de front, cher ami?" Une remarque ironique qui a le don de susciter l'hilarité du chauffeur, dont le rire nerveux dissimule à grand peine le malaise général qui s'est emparé de la salle. De guerre lasse, la diva suggère d'éliminer les couples de la liste des suspects, ce qui simplifierait selon elle l'enquête du sergent et de son adjoint. Les deux seniors respirent tandis que la jeune femme remarque que son Georges semble avoir perdu son grain de beauté au menton. Et l'intéressé de démentir qu'il n'en ait jamais possédé un. Clonage imparfait? Ou simple méprise d'une jeune femme si frêle, si effacée, à qui on donnerait il est vrai le Bon Dieu sans confession? Ne dit-on d'ailleurs pas justement qu'il n'est pire eau que l'eau qui dort? Pendant ce temps, le Vieillard et son humour gras agacent tant et si bien qu'il est la première personne à qui les policiers demandent ses papiers, qu'il a comme par hasard oubliés. Pour s'épargner une arrestation en règle, le moustachu dévoile avec succès l'équipe championne de football l'année précédente (les joueurs de Pittsburgh). Etell, la danseuse, commence également d'intriguer l'adjoint mais elle explique que ses papiers sont dans sa valise sur le toit de l'autobus. Et le chauffeur, qui semble en pincer pour elle, de confirmer sa présence dans le véhicule tout à l'heure. " Comment le savez-vous? lui demande le Sergent, dont la mine sévère laisse penser qu'il commence également à percevoir le chauffeur comme un suspect potentiel. - C'est la seule personne que j'ai remarquée! répond-il avec un sourire équivoque qui dédouane en tous cas la diva. - Qu'est-ce qui nous prouve que vous êtes bien le chauffeur de l'autobus?" lui balance ensuite le Vieillard , toujours sur le ton de la plaisanterie mais coupant ainsi l'herbe sous le pied des deux policiers plus méfiants que jamais. Et le chauffeur de jurer ses grands dieux qu'il a bien compté les passagers avant de démarrer, qu'ils étaient bien six et non pas sept! Tout à coup, des phénomènes paranormaux se produisent: le dérèglement du juke-box et la variation des luminaires viennent raviver la panique jusque là mise en sourdine.Tout le monde comprend que le Martien cherche à créer une diversion. Aurait-il des pouvoirs télékynésiques? Serait-il invisible? A moins qu'il s'agisse tout simplement de sautes de courant liées aux intempéries? Mai si tel est le cas, comment expliquer l'explosion simultanée des sucrières? Le dénouement surviendra avec le coup de fil inespéré de l'architecte du pont qui affirmera au Sergent que son ouvrage est enfin réparé, et donc parfaitement utilisable par les véhicules de service, en dépit des réserves qu'émettra le chauffeur. Agacés par cette mascarade qui n'a que trop duré, les policiers préfèrent laisser l'histoire du monstre de côté pour se concentrer sur des problèmes plus traditionnels, en l'occurrence le redémarrage du trafic jusque là interrompu par les intempéries. Aussi, se proposent-ils d'escorter le bus pendant sa traversée du pont. Une initiative qui leur sera fatale à tous... enfin, presque tous. Car la révélation finale sera plus extraordinaire encore que l'identité dévoilée du Martien. Devenu au fil du temps un classique parmi les classiques, "Y a-t-il un Martien dans la Salle?" est avant tout un huis-clos brillant qui pose plus de questions qu'il n'en résoud, mais qui traite avec humour une intrigue pour le moins irrationnelle à une époque de Guerre Froide où les témoignages d'observations d'OVNI étaient légion partout dans le monde. En France, l'épisode ne fut véritablement connu du grand public qu'au milieu des années 1980. Un anachronisme est à ce propos discernable dans le doublage, lorsque le chauffeur pérore: "C'est un autobus que je conduis, pas un 747!" Or, cette marque d'avion ne sera commercialisée qu'à partir de 1970, ce qui prouve que nous avons affaire à la VF tardive initiée par TF1 à l'époque des Frères Bogdanov dans leur émission phare Temps-X. Sans doute la VO faisait-elle allusion à un Galaxy ou à un Constellation? Quoiqu'il en soit, l'enquête demeure palpitante, le thème sensationnel, le suspense haletant, le tout compréhensible tant par les adultes que par les jeunes enfants et le format 25 mn imposé par le show convient parfaitement au déroulement (il va de soi que le gamin de 8 ans que j'étais ne s'endort pas juste avant le cliffhanger final comme devant les interminables téléfilms de Miss Marple, Hector Poirot ou l'inspecteur Maigret). Et en parlant de suspense, j'espère m'être amélioré en cessant de spoiler dans mes analyses.

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n°15 - 9/10 BELMONT Frédéric

04 août 2014

Qui sommes -nous? D'où provenons-nous et où allons-nous? Telles sont les éternelles questions philosophiques que traite l'épisode "Cinq Personnages en Quête d'une Sortie" diffusé pour la première fois sur les chaînes américaines à la Noël 1962 mais que, pour ma part, je n'ai découvert qu'en juillet 2014 à l'âge de 37 ans (vous comprendrez donc que mon analyse n'est pas faussée par un souvenir d'enfance que la nostalgie aurait idéalisé). Un commandant de l'US Air Force surgi de nulle part se réveille sans raison apparente au fond d'un puits circulaire aux parois lisses et métalliques, surmontées d'un orifice inaccessible nimbé d'une étrange lueur qui ressemble à la pleine lune d'une nuit glacée. A peine le haut-gradé se remet-il de son étonnement qu'il rencontre un comique troupier puis une ballerine, un joueur de cornemuse et un vagabond, tous présents bien avant lui et qui, curieusement, s'avèrent résignés quant à leur statut de prisonniers des ténèbres. Cinq personnages dissemblables qui partagent cependant la particularité de ne pas savoir comment ils ont atterri là, ni de se souvenir quelle était leur vie d'avant, pas plus qu'ils n'éprouvent la faim, la soif ou la fatigue! A première vue, le téléspectateur songe immédiatement au Mythe de la Caverne de Platon (qui voudrait que des malheureux, enchaînés depuis leur naissance dos au feu, ne connaissent le monde extérieur qu'au travers des ombres qui se projettent sur le mur auquel les captifs font face) mais très vite, on se rend compte que les 5 Personnages ne sont pas natifs de cette cellule cylindrique, ce que corrobore leur comportement qui n'est pas celui de grenouilles au fond d'un puits! Tous savent qu'un fait anormal s'est produit et que leur place n'est pas dans ce lieu insolite qui les isole du monde extérieur. Perplexe, chacun tente d'y aller de sa propre explication rationnelle: le Vagabond évoque vaguement l'Enfer, terme que le Commandant excédé reprendra un peu plus tard à son compte en désespoir de cause, comme pour conjurer la fatalité de leur aventure, cadencée par ce mystérieux tocsin qui les assourdit par intermittence dans la nuit de velours; le Comique suggère qu'ils ne sont rien d'autre que des spécimens pris dans le faisceau luminescent d'un microscope; sur quoi la Ballerine rebondit en affirmant qu'ils sont plutôt plongés dans l'espace intersidéral, en partance vers une autre planète. Nos amis formeraient-ils un échantillon représentatif de la population terrestre, des citoyens anonymes enlevés pendant leur sommeil par d'improbables extra-terrestres anthropologues décidés de faire d'eux des rats de laboratoire? A moins qu'ils n'aient été internés tels quels dans les oubliettes d'un asile psychiatrique ou bien qu'ils soient tout simplement victimes d'une illusion, pour ne pas dire d'un gag télévisé (style "Camera Invisible" ou "Micro Candid")? Le Cornemuseux lui-même ne prétend-il que le groupe n'existe pas réellement, comme si chacun d'entre eux n'était qu'une partie du rêve que font les autres? Un cauchemar sans fin, dont il ne serait même pas possible de déterminer qui en est le propriétaire! "Nous avons un nombre infini de possibilités!" conclut le Comique, dont les propos pertinents trahissent peut-être une science mathématique plus importante qu'on pourrait le croire chez un homme de spectacle. -(...) C'est peut-être cela que nous sommes: des mal aimés! murmure la Ballerine à l'oreille du Commandant, telle une soeur réconfortante dans l'épreuve qu'il traverse. -Mais nous sommes des êtres humains, rétorque le Commandant effondré par l'échec. Nous avons des noms et ça veut dire que nous venons tous de quelque part. Il y a bien des gens qui se font du souci pour nous. Peut-être qu'à un endroit ou bien à un autre, nous avions une vie qu'on nous a prise alors il nous faut repartir, tenter de la retrouver, chacun d'entre nous!" Chose incroyable: plus l'épisode progresse et plus le mystère s'amplifie. Chaque hypothèse ne fait qu'amener de nouvelles questions, sans que les énigmes de base ne soient résolues. Pourtant, au fil du visionnage, un souvenir me revient, celui d'un téléfilm britannique datant de 1984 et que je n'avais vu qu'une seule et unique fois du temps de mon CE2 le 25 avril 1986, la veille de l'explosion de Tchernobyl. L'histoire non moins étrange d'une famille qui, en se réveillant de bon matin, s'aperçoit que sa maison est mystérieusement emmurée avec un thermomètre qui ne cesse de grimper. Un téléfilm horrifique dont je crois savoir qu'il s'appelle "Child's Play" en VO. Mais, pour ne pas perdre le fil de l'intrigue, captivé que je suis de mes yeux grand ouverts au point d'oublier de dévorer mon pop-corn, je refoule ce souvenir brumeux pour mieux me concentrer sur cette nouvelle histoire extraordinaire de LA QUATRIÈME DIMENSION. L'autre grande qualité de cet épisode est sa distribution, ces différents points de vue qui ont tendance à induire le téléspectateur en erreur à la première projection: pour ma part, j'étais persuadé que le Commandant était le seul personnage sensé et que ses compagnons d'infortune n'étaient que des acteurs impliqués dans la mise en scène et qui, par conséquent, feignaient de simuler eux aussi l'ignorance. A vrai dire, je soupçonnais très fortement le Comique, ce cousin éloigné du Mime Marceau et du Joker de Gotham City, d'incarner la figure shakespearienne du fou détenteur de vérité, un peu à la manière de ce débile léger qu'est Jack Tanner sur Ultima Thulé dans "COSMOS 1999: Un Autre Royaume de la Mort". Sa façon de s'exprimer par énigmes, son tempérament grand-guignolesque malgré les circonstances: tout en faisait un suspect idéal mais manifestement, je me trompais. Le seul tort du Commandant n'est pas son courage mais plutôt le fait d'être arrivé en dernier. Autrement, que penser de l'étrange ballerine au teint d'albâtre, qui exécute plusieurs pas de danse pour animer la galerie sans même jouer de ses charmes mais qui, à la fin de l'épisode, sera la seule de cet étrange Club Des Cinq à verser des larmes sur la tragédie collective qui les frappe? Le Cornemuseux, rompu à l'obéissance, me fait penser à ces musiciens militaires qui accompagnaient les batailles de l'armée anglaise au péril de leur vie! Quant au mendiant, avec son balluchon sur l'épaule, je l'ai aussitôt surnommé Rémi sans Famille tant il semble tout droit sortir du roman d'Hector Malot : qu'il soit dans la fosse ou dans la rue, quelle différence pour ce pauvre diable qui aura l'air toujours aussi misérable? Le hic cependant, c'est que son accoutrement prouve qu'il provient du XIXème siècle: le décalage vestimentaire avec ses congénères en est d'autant plus frappant. Ce n'est que pendant la traditionnelle chute des 3 dernières minutes que le téléspectateur comprend enfin le fin mot de l'histoire de cet incroyable épisode bel et bien écrit par Rod Serling mais inspiré d'une nouvelle d'un certain Marvin Petal! La stupeur est telle que je comprends alors que "Cinq Personnages en Quête d'une Sortie" est bien le précurseur de classiques de la science-fiction contemporaine tels "Child's Play" (dont je vous parlais plus haut, et qui enrichit l'intrigue de base en la mixant avec un autre épisode non moins célèbre: "Escale dans une petite ville tranquille" ) mais aussi une trilogie cinématographique comme CUBE (une production canadienne dont j'avoue ne pas être fan). Au risque de me répéter, la découverte de ce 14ème épisode de la 3ème Saison de LA QUATRIÈME DIMENSION fut pour moi une révélation, un des plus grands moments de la télévision depuis "STAR TREK: DEEP SPACE NINE: Tribules & Tribulations" en 2007: sa qualité exceptionnelle le propulse très loin au-dessus des autres, et je l'inscris sans hésiter dans mon Top 5 personnel aux côtés de "Rendez-Vous dans un Siècle", "Arrêt à Willoughby", "Le Dernier Vol" ou l'inoubliable "Y a-t-il un Martien dans la Salle" !

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n°14 - 9/10 BELMONT Frédéric

30 juin 2014

Alors là, mes amis, nous touchons avec LA QUATRIÈME DIMENSION les arcanes d'une série-culte, de loin ma préférée des années 60 avec AU COEUR DU TEMPS et STAR TREK. Véritable monument d'anthologie chez les amateurs de science-fiction mais aussi du petit écran en général, composée de 4 saisons tournées de 1959 à 1964, THE TWILIGHT ZONE a principalement acquis ses lettres de noblesse dans le coeur du public français grâce à sa diffusion intégrale dans l'inoubliable émission Temps-X des Frères Bogdanov au milieu des années 80 (à raison d'un épisode par semaine le samedi après-midi). Certes, je n'ignore pas que 9 premiers épisodes avaient été présentés par l'ORTF dès 1965 mais, moi qui n'étais pas né à l'époque des Trente Glorieuses, j'avais intuitivement deviné que les 147 autres histoires s'avéraient inédites pour les téléspectateurs de l'Hexagone, j'en veux pour preuve la VF qui comporte essentiellement des voix très connues dans la production de masse des années 80. Récemment (c'est-à-dire pas plus tard que le week-end dernier), j'ai revisionné bon nombre d'épisodes et je n'en reviens pas de constater combien ceux-ci me captivent encore presque trente ans après mes premières découvertes qui avaient tant bercé ma jeunesse! Que de souvenirs, que de frissons et de plaisir de redécouvrir à l'âge adulte les multiples scénarios toujours renouvelés (sans aucun personnage récurrent autre que le présentateur), et de ne pas les trouver trop ringards dans leur ensemble! Ainsi que l'a écrit l'un des critiques avant moi, le brillant voire l'excellentissime côtoie l'anodin (il n'y a certes pas d'homogénéité d'un show à l'autre). Si LA QUATRIÈME DIMENSION reste aussi populaire malgré l'épreuve du temps, c'est avant tout grâce à la sobriété de sa réalisation, souvent des huis-clos marqués par une trame intrigante, une absence d'effets spéciaux à gogo qui auraient pu mal vieillir, un suspense toujours haletant, une image monochrome parfaitement assortie qui entretient le mystère sur fond de Guerre Froide, une musique d'intro inquiétante reconnaissable entre toutes ainsi qu'un traditionnel rebondissement final qui ne manque pas de nous renvoyer à nos propres interrogations métaphysiques! Et comme un bonheur n'arrive jamais seul, on s'aperçoit que plusieurs acteurs aujourd'hui mythiques y avaient fait leurs premiers pas en tant que jeunes anonymes (une caractéristique toujours fascinante qui, je le conçois, n'est pas le seul apanage de LA QUATRIÈME DIMENSION mais vous m'aurez compris). De plus, ce que je trouve formidable, c'est que mon commentaire n'est pas dicté que par la seule nostalgie de l'enfance puisque, dans la foulée de mon visionnage numérique, j'ai découvert des histoires que je ne connaissais pas et qui n'ont pas manqué de me sidérer favorablement du haut de mes 37 ans: celles-ci ont, entre autres, pour titre "Rendez-vous dans un siècle", "Une image dans le Miroir" (starring le jeune Peter Falk que l'on retrouve avec la même voix française que l'Inspecteur Colombo, vedette du monde policier dans les seventies) ou encore l'époustouflant "La Flèche dans le Ciel", dont la chute fracassante préfigure avec huit ans d'avance celle du futur film LA PLANÈTE DES SINGES, dont Rod Serling sera le co-scénariste. A voir ou à revoir absolument (il est d'ailleurs impossible de se dire fan de SF et de passer à côté de cette légende du petit écran).

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n°13 - 10/10 Fog Horn

29 juin 2014

LA QUATRIÈME DIMENSION, c'est la série mythique par excellence, ne serait-ce que pour l'influence énorme qu'elle a eu (et qu'elle a encore) sur de nombreux cinéastes. Sa sobriété (quelques acteurs par épisode et pas d'effets spéciaux) lui ont permis de traverser les décennies sans qu'elle ne perde de son efficacité et de son pouvoir fascinant. Il faut dire que les scénaristes (Rod Serling en tête) n'ont pas manqué d'inspiration et ils ont su manier le suspense, l'allégorie et le "twist ending" avec talent, que ce soit dans le genre fantastique ou dans la science-fiction. Tout en gardant son coté purement distrayant, chaque histoire a toujours un message à faire passer en toile de fond, ou tout du moins, le but de faire naître la réflexion chez le spectateur. Il n'est d'ailleurs pas rare qu'un épisode renvoie explicitement le spectateur devant ses propres penchants ou manquements. En bref, une série inventive, intelligente, moderne, prenante... En un mot : culte !

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n°12 - 10/10 Yom

15 février 2012

Surement la série qui a fait tomber le plus de personnes dans l'univers du fantastique et de la science fiction. Un vrai régal avec des intrigues dignes des meilleurs films, et des chutes toujours marquantes. Tout simplement incontournable, tout apprentissage de la science fiction devant passer par là.

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n°11 - 8/10 blaspheme

10 juillet 2011

Excellente série même si aujourd'hui elle a pris un sérieux coup de vieux du point de vue technique (effets spéciaux ) pour le reste que du bonheur ! C'est un grand classique de la science fiction et sa place en haut du classement n'est pas usurpée .

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n°10 - 10/10 KolaF

28 avril 2011

Cette série est tout simplement incontournable pour tout fan de SF. Elle a tellement inspiré de nombreuses oeuvres (je pense en particulier aux films de night shyamalan comme Le Village, ou Signes, qui sont comme des versions longues d'épisodes de La Quatrieme Dimension).
Les rebondissements sont parfois tellement incroyables et inoubliables, et c'est surement ça qui nous a fait, à nous les fans de science fiction, l'apprécier et poser notre intérêt dans les oeuvres de SF.

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n°9 - 9/10 Sans nom

17 juillet 2010

Vraiment une bonne série. Il est fort dommage que la rivière du hibou ne soit pas présent dans les DVD mais l'épisode existe sur youtube. De manière générale, chaque histoire comporte une fable.

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n°8 - 9/10 Christo

25 mars 2010

Inouïe ! Noël 2009, soit quelques 50 ans après le début de Twilight zone / La 4ème dimension, le Père du Noël en question glisse sous le sapin le coffret de l'intégrale des 4 premières saisons sur support DVD. Clé de la résurgence de quelques souvenirs de mon enfance, je glisse fébrilement le premier DVD dans le lecteur, impatient de retrouver des émotions qui ont bercé quelques après-midi devant un poste TV noir & blanc doté d'une chaîne unique. Les premières notes du générique m'informent à l'évidence que j'ai fait une bien grossière erreur. Je pensais qu'il s'agissait de la série "Au-delà du Réel"... Quelle poire ! Bon. Je regarde quand même d'un oeil torve le premier épisode de cette vieille série remasterisée. Puis un suivant, et encore un autre. Finalement, et contre toute attente, j'ai avalé en 2 mois la totalité du coffret. Que dire, sinon que la plupart des scénarios (car ce sont bien les scénarios qui forcent l'admiration ici) sont impressionnants de richesse et d'inventivité (merci, un grand merci, à feu Rod Serling). Ils nous décalent par rapport à nous-mêmes, ce "vieux truc" s'offrant le luxe de bousculer nos certitudes alimentées par des décennies à s'abreuver aux sources télévisuelles dont la médiocrité n'est plus à démontrer. Le Prisonnier (celui des années soixante) et le majestueux Babylon 5 constituaient mes références en termes de séries (et pas seulement SF), et voilà cette série en N&B qui vient damner le pion aux séries paillettes (celles ornementées de beaucoup d'effets spéciaux, et scénarios "interdits de séjour") qui écument les écrans depuis au-moins 20 ans (et je suis tolérant). Donc un conseil, ne vous laissez pas piéger par l'âge affiché de la série, ni par une bande son mono (et mate) toute restaurée qu'elle soit, pas plus que par son image noir & blanc ; suivez Rod Serling et entrez avec lui de plain-pied dans la quatrième dimension !

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n°7 - 9/10 Sans nom

20 juillet 2004

La Quatrième Dimension, ce sont mes premiers souvenir de frayeur "jouissive" à la télévision, mes premiers souvenir de peur suggestive, intellectualisée. La peur par l'identification à une situation. Certains épisodes abordent des thèmes très précurseurs, parfois visionnaires, toujours passionnants. Et en plus, pour le même prix, vous voyez des gens vivre dans les années 50. Certains épisodes (enlèvements par des extra-terrestres, passages dans des d'autres dimensions) sont vraiment géniaux et inoubliables. Et puis, je suis nostalgique.

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