Nimitz retour vers l'enfer

(The Final Countdown)

 Les critiques

Nombre de critiques : 6

Total des points : 42

Moyenne obtenue : 7.00/10

n°6 - 7/10 Chris

05 février 2012

Un film sur le retour dans le passé d'un porte-avions et de ses hommes (peut-être) inspiré par le film sorti un an avant de Saito LES GUERRIERS DE L'APOCALYPSE. L'idée traitée différement est plutôt bonne et ce thème a l'époque n'était pas usé. Les effets-spéciaux sont très bons et si l'excellent PHILADELPHIA EXPERIMENT parle de la marine en 1943, ce film sur le NIMITZ, grand public donne une bonne image et un côté bénéfique au retour dans le temps sans en altérer beaucoup le cours. Pas mal.

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n°5 - 9/10 Sans nom

05 février 2009

Particulièrement attiré par le thème du voyage dans le temps (et surtout dans le passé), je ne puis qu'apprécier "Nimitz", que je revois régulièrement et toujours avec le même plaisir.
Il est vrai pourtant que certains aspects du film laissent un goût de trop peu. Je ne fais pas allusion ici au non-combat entre les avions du Nimitz et l'armada japonaise : si l'on accepte que la morale de l'histoire est qu'on ne peut altérer le passé, alors le combat évité de justesse apparaît comme la conclusion la plus logique qui soit. Non, ce qui me laisse sur ma faim, ce sont plutôt certains passages du film auxquels manquent une tension dramatique qui pourtant aurait dû être à son maximum. Ainsi, lorsqu'il devient indéniable que le Nimitz a été bel et bien catapulté en 1941, les occupants du navire n'en semblent pas traumatisés outre mesure (et paraissent presque préférer cette situation à l'hypothèse d'une troisième guerre mondiale !), alors que ce bond dans le temps aurait normalement de quoi faire chanceler les esprits les plus solides. Par ailleurs, dès cet instant, les préoccupations de chacun se portent prioritairement sur le probable affrontement avec les forces nippones; bizarrement, on n'entend personne exprimer la moindre terreur, le moindre désarroi face à l'éventualité de se retrouver à jamais coincé dans le passé et de ne jamais revoir les siens. Dans le même ordre d'idées, ce qui aurait pu être un grand moment du film a été superbement loupé : lorsque la deuxième tempête temporelle arrache le Nimitz à 1941, l'empêchant ainsi de défendre Pearl Harbor, il aurait été judicieux de montrer l'angoisse de l'équipage se demandant à quelle époque il se trouve cette fois (le deuxième vortex aurait en effet fort bien pu les envoyer au Moyen Age, en 1900 ou au 24e siècle !) avant de réaliser qu'il est bel et bien revenu à son époque d'origine. A mon sens, ce manque de vraisemblance psychologique constitue le principal point faible du film.
Si vous avez aimé "Nimitz", je vous recommande vivement de lire le roman original de Martin Caidin (roman dont j'ai longtemps cru qu'il s'agissait d'une novellisation, alors qu'il a au contraire fourni la base du film) : les quelques petites lacunes que je viens de mentionner s'y trouvent en partie comblées. Le caractère des personnages, à peine esquissé dans le film, y est nettement plus fouillé, la relation entre le commandant Yelland et Lasky, passant de l'animosité à l'estime réciproque, donne à l'histoire une dimension humaine supplémentaire. De même, les réticences de Yelland à admettre l'inadmissible (le bond dans le passé) et ses dérisoires tentatives d'y opposer à tout prix un explication rationnelle, même tirée par les cheveux, rendent le personnage beaucoup plus complexe, donc plus crédible.
Enfin, sans trop en dévoiler (je n'aimerais pas gâcher votre plaisir !), sachez que le dernier chapitre du livre ne figure pas dans le film. Or, il relate la rencontre de Lasky avec le couple Owens-Tideman dans leur mystérieuse demeure. Leur conversation, même si elle n'apporte pas de révélation fracassante, fournit néanmoins la réponse à pas mal de questions restées en suspens.
A lire absolument donc... avant de revoir le film !

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n°4 - 7/10 Sans nom

17 janvier 2009

Film original, mais j'ai surtout adoré la partie où deux F-14 Tomcat (et non pas des F-16.... voir plus haut) font une passe entre deux zéros et se font engager par ces derniers... et finissent par les abattre évidemment.

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n°3 - 7/10 Gizmil

25 décembre 2005

A mon avis, seuls certains fans d'un certain style de S-F pourront apprécier ce film. Celui-ci aborde le thème d'un vortex temporel apparaissant sous forme de phénomène naturel. Le film raconte une conséquence engendrée par ce phénomène. Bref, le film s'adresse aux amateurs de S-F mais le côté "film de guerre" (navale et aérienne) apparaît bien plus nettement bien qu'ici, la guerre se retrouve quelque peu anachronique et c'est ce qui fait, bien sûr, le charme du récit. Allez donc combattre des zéros japonais avec des F-16...
Personnellement, j'ai aimé, hormis le fait que les effets spéciaux (pourtant très peu nombreux) sont d'une rare subtilité. Voyez la comparaison d'une photo aérienne du port de Pearl Harbor prise par un avion du porte-avion se retrouvant accidentellement en 1945 avec celle par un avion d'observation prise à cette même date. les deux photos sont complètement identiques (j'en veux pour preuve les remous dans l'eau mais même sans ça, ça se voit) alors que si il s'agissait réellement de deux photos prises différemment, il y aurait des différences d'angle de vue et de cadrage ou même de grain dans la qualité de la photo, etc. Or le réalisateur n'a même pas cru bon de modifier le cadrage de la photo ou d'essayer de lui donner un aspect différent. Bref, vraiment pas crédible mais heureusement ça reste un détail dans le film.
Une personne avec qui j'ai regardé le film m'avait fait la remarque suivante: "A quoi ça sert un film tel que celui-là, qui ne soulève aucune question? C'est gratuit, c'est du divertissement!". On peut effectivement le voir comme ça surtout qu'il s'agit d'un film précurseur des blocbusters américains actuels dans lesquels on retrouve certains ingrédients typiques: effets visuels peaufinés, casting de choix, idée de base intéressante, scènes d'action musclée, histoire sentimentale, etc mais ces films on parfois le mérite d'en soulever quand même, des questions. En effet, la question majeure ici est: si, par l'intermédiaire d'un enchaînement d'évènements, on avait l'opportunité de revenir sur les actes passés de l'humanité, d'éviter les massacres tels ceux de la guerre 40-45, aurions nous le droit de le faire? Et donc, sur un plan métaphysique et même purement philosophique, la question du temps et de l'évenementialité, de celui-ci est remise en cause. Peut-on vraiment modifier nos actes passés sans risque évènementiel, a t-on également le droit moral de le faire? N'est-ce pas dangereux de confronter deux technologies différentes de plusieurs dizaines d'années? Qu'est-ce qui se passerait? Egalement, ne faut-il pas plus simplement éviter de commettre nos erreurs lorsqu'elles surviennent dans notre vie ou en l'occurence, dans la vie de l'humanité et si on ne peut les éviter, simplement en tirer leçon et bâtir un avenir meilleur en en tenant compte? Etc, etc... autant de questions qui nous amènent à réfléchir. D'après moi, il ne s'agit donc pas d'un film si dénué de sens que ça...

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n°2 - 5/10 Sans nom

19 septembre 2004

Fana d'avions de combats et de navires de guerre, je n'ai pu que m'enthousiasmer à la vue du premier film nous intégrant au sein même du matériel, un Top Gun avant l'heure, quoi .... Reste que les américains prennent ici -de manière exécrable- une revanche sur les Japonais, n'osant aborder encore la guerre du Viet-Nam (ce qui ne tardera pas), le tout sous couvert d'un phénomène physique incompréhensible : quel alibi ! La "chute libre" de Kirk Douglas ....

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n°1 - 7/10 BELMONT Frédéric

24 septembre 2002  Attention spoiler

Peu connu du grand public cinéphile, "Nimitz: Retour vers l'Enfer" n'est ni plus ni moins qu'une expression visuelle du traumatisme américain ressentie par l'attaque japonaise des îles Hawaii au début des années 1940. Il nous fait également prendre conscience que la nature humaine reste sceptique devant les phénomènes paranormaux tels que les voyages dans le temps ou le débarquement de petits hommes verts. N'avez-vous jamais enragé que l'on ne croit jamais ceux qui prétendent avoir vu des soucoupes volantes? Pourquoi qualifions-nous les témoins de telles apparitions de fous ou de mythomanes? Pourquoi les enfermons-nous dans des asiles psychiatriques en rigolant, sans chercher à leur accorder le bénéfice du doute? Tout simplement parce que le genre humain a besoin de preuves tangibles et universellement reconnaissables. Et c'est à cause de ce fait que nous commettons des erreurs judiciaires en écrouant des innocents ou en libérant des criminels.

Le scénario de base de Nimitz est une véritable aberration voire une insulte à la rationalité scientifique: un porte-avions nucléaire qui sillonne tranquillement dans le Pacifique en 1980 traverse subitement dans un étrange vortex spatio-temporel et se retrouve malgré lui dans les eaux territoriales américaines le 6 décembre 1941, à la veille de l'attaque japonaise. Les officiers du Nimitz s'aperçoivent progressivement du phénomène incroyable sans toutefois parvenir à lui trouver une explication rationnelle convaincante. Comment et par quel miracle? Telles sont les deux questions auxquelles ils ne trouveront pas de réponse.

Pourtant, on s'aperçoit que le film est réalisé avec peu de moyens et qu'il n'offre pas énormément d'efforts de reconstitution historiques. Bien que l'Océan Pacifique soit un décor particulièrement atemporel, on admire les scènes ou des chasseurs supersoniques F-16 poursuivent et abattent quelques Zeros japonais venus en éclaireurs. Certes, le combat est inégal mais trouve sa justification dans le fait que les pilotes nippons capturés n'auraient jamais été retrouvés. Leur prisonnier, incarné par Monsieur Takey alias Hiraki Sulu dans "Star Trek", échouera dans sa tentative de prévenir les siens de la présence du Nimitz dans le secteur. Tout comme nos marins de l'an 1980 échoueront in extremis dans leur tentative de modifier le cours de l'histoire en prévenant leurs aïeux par radio ou en décimant eux-mêmes l'escadrille japonaise en route vers Pearl Harbour. Car, au moment où les avions japonais sont dans la ligne de mire des F-16, le phénomène de vortex temporel surgit de nouveau et retransporte le porte-avions à son époque. Dépourvus de radar, les avions Japonais ne sauront jamais qu'ils furent traqués par des hommes du futur et réussiront leur mission d'attaque-surprise des intérêts américains.

Sans être le film du siècle, "Retour vers l'Enfer" véhicule une idée chère aux écrivains de science-fiction, à savoir : peut-on remonter le temps pour modifier l'Histoire, de préférence à son avantage? La morale du film se cantonne dans le conformisme et l'immuabilité de la chronologie. Même la non-récupération du couple de 1980 près d'une île n'altère en rien le continuum espace-temps et lorsque leur chien Charlie les retrouve vieillis en 1980, le présent n'est en rien modifié. Or, d'autres films, plus ambitieux, ont carrément basé leur scénario sur des UCHRONIES (ce qui serait arrivé si...) : je pense notamment à "En Angleterre Occupée / It happened here" (1966), un film fort méconnu qui montre Londres sous domination de la Wermarcht en 1940 ou au roman de Philp K. Dick "Les Maîtres du Haut-Château" qui imagine un monde où les Forces de l'Axe ont gagné la Guerre en 1947. La plupart du temps, il s'agit de films basés non pas sur les retours dans le passé mais sur les dimensions divergeantes de l'espace-temps (un peu comme dans "Sliders") : l'effet est souvent fascinant et l'on se met soi-même à rêver en quoi notre vie eût été meilleur si nous n'avions pas commis telle ou telle erreur au cours de notre vie. Pourtant, le genre est injustement boudé du cinéma de science-fiction et on se demande bien pourquoi. Je ne terminerai pas ma critique sans faire allusion aux évènements inimaginables du 11 septembre 2001 auxquels personne ne s'attendait : il paraît que Hollywood prépare de nombreux films d'anticipation où des hommes venus du futur tentent de prévenir l'humanité que l'Amérique va faire l'objet du pire bombardement terroriste de l'Histoire. Qui aurait cru, en effet, jusqu'au 10 septembre 2001, que des avions détournés détruiraient les Twins Towers comme dans un film catastrophe? L'objectif des réalisateurs serait de nous démontrer que nous sommes des abrutis de ne pas croire les gens porteurs d'une vérité irrationnelle et aussi que la peur du ridicule est le fruit du scepticisme commun. D'avance, je me tiens les côtes...........

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