Le Monstre
(The Quatermass Xperiment)
Les critiques
Nombre de critiques : 3
Total des points : 19
Moyenne obtenue : 6.33/10
n°3 - 7/10 BlackSmurf
22 décembre 2005
Des 3 Quatermass que j'ai pu voir, c'est celui qui m'a le plus plu. Déjà j'aime bien l'acteur du scientifique Quatermass des films en noir et blanc car il a un coté pet sec et arrogant qui ne manque pas de saveur. Sinon le film est tout à fait "creepy" avec ce vieux Londre des années 50/60 (ça vaut le coup d'œil) et bien sur cette horrible chose rampante. Je n'en dirais pas plus sur l'intrigue mais le film ne manque pas de rythme, et il y a un quelque chose d'inquiétant qui est une sensation particulièrement rare ces temps ci ou les films sont abracadabrants et nullissimes. Bref ici rien que des ressorts classiques du genre film de SF mais celui ci a conservé une certaine acuité, et ça change un peu de voir, les Anglais font des bons films aussi. :)
n°2 - 7/10 Sarabé
21 juin 2002
Le thème du film, la destruction d'êtres vivants par une forme de vie extra-terrestre, menaçant de tout envahir, n'est certes pas original. Mais il trouve ici une expression très forte, me semble-t-il, avec l'image de cette gelée rosâtre, représentation parfaite (et non dénuée d'humour noir !) de l'informe dans toute son horreur : à la fois visqueuse et molle, cette matière sans structure avale, mélange anarchiquement les genres, prolifère et s'étale. Belle vision d'un chaos primordial, que ne renieraient pas des poètes comme Tardieu ou des écrivains comme Lovecraft. Le film, dès la scène de l'ouverture de la porte de la fusée, est parcouru d'une tension croissante, habilement entretenue par un jeu de cache-cache. On ne fait longtemps qu'entrevoir l'horreur : le film tourné en direct dans la fusée est lacunaire, le bras monstrueux du survivant est dissimulé, l'aspect de la "chose" est objet de conjectures, et reste d'ailleurs assez obscure jusqu'à la fin. Procédés classiques de création de l'angoisse, mais d'une grande efficacité ici. Les gros plans sur les détails accentuent bien le climat d'étrangeté : la peau luisante de Carroon, sa main crispée qui se serre et se desserre, un banal cactus en pot qui devient terrifiant... Richard Wordsworth, avec son corps émacié et torturé, est remarquable dans son rôle de survivant mutant. Très bon aussi dans son second rôle, le docteur joué par David King-Wood. Ce personnage, ainsi que les touches d'humour (bonhomie du commissaire Lomax, témoignage de la femme alcoolique.) compensent et renforcent le caractère finalement antipathique du "héros" Quatermass, arrogant et froid, appartenant à la grande cohorte du genre, celle des savants illuminés et dangereux, dénués de tout sentiment. Les séquences de la fuite de Carroon sont particulièrement réussies : sa rencontre avec la petite fille rappelle celle de la créature de Frankenstein dans le film de James Whale ; la scène du zoo de nuit, intelligemment elliptique, a quelque chose de La Féline de Tourneur.
n°1 - 5/10 Sylvain Grenon
07 novembre 1999
Voici le premier épisode de la série des "professeurs" Quatermass. Ces films sont d'ailleurs issus d'une série britannique des années 50 très connue. Le professeru Quatermass représentant un scientifique brillant et homme d'action, une sorte de Philippe Mortimer pour trouver une comparaison adéquate.(pour les amateurs de l'oeuvre de E.P.Jacobs !!)On retrouve bien dans ce film la marque des films de la Hammer avec la figure bien connu de l'homme qui devient peu à peu sous l'effet d'un virus un monstre. On assiste à sa lente métarmophose. La meilleure scène du film étant sans conteste la vision par les scientifiques de la bande "témoin" de l'accident (l'entrée du virus à l'intérieur du vaisseau). Tout cela n'est pas très nouveau, mais il faut noter que ce premier film (réalisé en 1955) n'est qu'une ébauche des deux suivants , bien meilleurs et bien plus ambigus. Une curiosité.