Warbirds

(Warbirds)

 L'histoire

1945, une unité féminine de pilotes a pour mission de livrer une arme secrète sur une base américaine du Pacifique. Lorsque leur B-52 traverse une violente tempête, un choc d'origine inconnu et un moteur en feu oblige la pilote et commandante de bord Max West à se poser sur une petite île au beau milieu de l'océan. L'atterrissage forcé a sérieusement endommagé l'appareil et pour couronner le tout, l'îlot est occupé par des soldats ennemis. Cependant, ceci n'est encore rien par rapport à ce qui les attend : l'équipe est attaquée par des ptérosaures, de gigantesques reptiles préhistoriques volants…

Des femmes de poigne - Warbirds
Des femmes de poigne

Le petit mot du Doc

WARBIRDS est une production télévisuelle à petit budget commandée par la chaîne américaine Sci-Fi. C'est la première direction, le premier script et la première production de Kevin Gendreau. Spécialiste des effets spéciaux digitaux, le cinéaste fait ses début en tant qu'artiste numérique sur 2267, ULTIME CROISADE (1999) puis sévit encore à ce poste sur la mini-série DUNE (2000), sur SCARY MOVIE 2 (2001) et sur quelques téléfilms de science-fiction tel INTERCEPTOR FORCE 2 (2002). Ces multiples expériences lui permettent en 2003 de prendre la direction des effets spéciaux de SILENT WARNING dont il imagine l'histoire. A partir de 2004, il signe pour la télévision et le circuit de la vidéo la production des FX de PATH OF DESTRUCTION (2005), CRIMSON FORCE (2005), A SOUND OF THUNDER (2005) dans lequel il intégrait déjà quelques monstres préhistoriques, ALIEN SIEGE (2005), CERBERUS (2005) ou encore DARKLIGHT (2004).

Adaptant sa propre histoire et cumulant toutes les casquettes de la production, Kevin Gendreau fait donc pour WARBIRDS un travail très personnel. Il invente un groupe d'aviatrices durant la seconde guerre mondiale qui pilote le plus gros bombardier du moment et dont le convoyage ultra secret d'un mystérieux objet représente une mission vitale pour l'avenir de la guerre. Après un atterrissage forcé, il va même les faire s'envoler à bord de Zéros japonais pour un combat aérien contre des créatures préhistoriques affamées. L'histoire est alléchante et laisse présager de belles images.

Débarquement sur l'île - Warbirds
Débarquement sur l'île

Malheureusement, la direction ne semble pas être le point fort du cinéaste qui transforme une excellente idée en déception que même le manque de moyens ne saurait pardonner. La mise en scène présente des faiblesses à répétition faisant peu de cas de la véracité de l'action : un soldat et une femme pilote soulèvent ensemble des bidons de 200 litres d'essence pour les monter dans un camion, esquissant juste un petit rictus de souffrance ; le crash du bombardier n'affole aucunement les deux soldat à bord qui ont l'air de s'ennuyer ferme ; risible encore la détention des prisonniers japonais qui, enfermés dans une cabane en bois, passent tranquillement la tête à une large fenêtre sans barreau ni même volet sous la garde d'un soldat qui tient plus du touriste que du guerrier. Si le jeu des acteurs est médiocre, se sont les comédiennes (charmantes au demeurant) qui s'en sortent le mieux, en particulier Jamie Elle Mann dans le rôle de Max West.

Reste les effets spéciaux. Les ptérosaures sont plutôt réussis et leurs interactions avec les avions, réalistes. Malheureusement il est probable que ce spécialiste des effets spéciaux ait travaillé avec les moyens du bord, l'ordinateur de la compagnie calculant à plein régime pour nous dessiner B-52, Zéros, monstres volants et autres décors. Si le travail reste remarquable, les CGI du film ne rendent pas suffisamment hommage aux objets qu'ils sont sensés évoquer, donnant parfois l'impression au téléspectateur de découvrir un jeu vidéo…

Zéros en formation - Warbirds
Zéros en formation

Mauvaise note encore pour les costumes. Malgré un réel effort pour donner un aspect historique aux personnages, il semblerait que cette guerre du pacifique soit très propre. Cela choque de prime abord : les japonais, retirés sur cette petite île depuis un certain temps, son sapés comme pour aller à la messe. Aucun vêtement froissé, aucune vilaine poussière ne viendra ternir ces tenues (sans doute la consigne d'une costumière un peu sévère!) Dommage, un peu de salissures et d'éclaboussures aurait donné plus de réalisme aux scènes. Quand aux pin-up habillées en uniforme, elles restent parfaitement manucurées pendant les 85 minutes du film, le rouge à lèvres toujours âpreté. Ceci dit, c'est esthétique et ça donne un aspect rétro plus ou moins volontaire.

Max West  - Warbirds
Max West

Malgré ces petites réprimandes, WARBIRDS reste un divertissement relativement agréable, d'autant que finalement, Kevin Gendreau a peut-être réalisé là une comédie comme on en faisait dans les années 50 ! Le sait-il ?