Un otage qui vaut de l'or

(The Six Million Dollar Man: Solid Gold Kidnapping)

 L'histoire

Une redoutable organisation internationale s'est faite la spécialiste de l'enlèvement de personnalités politiques en échange de dodues rançons. Lorsque L'Ambassadeur des Etats-Unis Scott est enlevé, l'OSI charge Steve Austin d'organiser son évasion. L'agent spécial ne faillit pas à sa mission mais attire l'attention de l'organisation sur ses étranges pouvoirs physiques.

Plus tard, William Henry Cameron, un émissaire de la paix de renommée internationale, est à son tour enlevé malgré l'important dispositif de protection mis en place par Oscar Goldman. Cette fois-ci, l'organisation réclame 1 milliard de dollars en lingots d'or pour le libérer. Avec pour seul indice le corps de l'un des kidnappeurs retrouvé mort dans d'étranges circonstances, et ne sachant où la victime est détenue, il est fait appel au Dr Erica Bergner. Celle-ci a réussi à transférer la mémoire d'un rat dans le corps d'un autre. Pour retrouver Cameron, Bergner accepte d'utiliser ses recherche sur elle-même en transférant la mémoire du kidnappeur dans la sienne. Elle et Steve vont travailler ensemble pour retrouver Cameron avant que l'ultimatum des ravisseurs n'arrive à terme…

Une redoutable organisation enlève de hauts responsables politiques - Un otage qui vaut de l'or (The Six Million Dollar Man: Solid Gold Kidnapping)
Une redoutable organisation enlève de hauts responsables politiques

Le petit mot du Doc

La chose n'est pas courante. Il aura fallu trois pilotes d'une heure trente pour que la série mythique L'HOMME QUI VALAIT 3 MILLIARDS s'impose en 1974 sur le petit écran américain. Après L'HOMME QUI VALAIT 3 MILLIARDS (également connu sous les titres CYBORG: THE SIX MILLION DOLLAR MAN et THE SIX MILLION DOLLAR MAN : THE MOON AND THE DESERT), et VIN, VACANCES ET VAHINÉES, UN OTAGE QUI VAUT DE L'OR est donc le dernier de ces trois téléfilms de mise en chauffe. Notons au passage qu'en France les téléspectateurs n'auront pas droit à ces préliminaires bioniques. Si la série est distribuée dès le 11 janvier 1975 avec l'épisode "Population Zéro", il faudra attendre 25 ans de plus pour que THE SIX MILLION DOLLAR MAN : THE MOON AND THE DESERT soit diffusé sur les ondes hexagonales. Quand à ce téléfilm, UN OTAGE QUI VAUT DE L'OR, celui-ci reste à ce jour inédit en France. A ce titre, il est disponible dans le coffret DVD de la première saison, en version sous-titrées uniquement.

Steve Austin, Mel Bristo et Oscar Goldman - Un otage qui vaut de l'or (The Six Million Dollar Man: Solid Gold Kidnapping)
Steve Austin, Mel Bristo et Oscar Goldman

A la différence du téléfilm précédent, VIN, VACANCES ET VAHINÉES, le générique de début est celui de la série à venir. Par contre les bruitages que l'on connait tous, et qui ont contribués à la notoriété de la série, sont toujours absents.

Alan Oppenheimer interprète à nouveau le scientifique Rudy Wells et Richard Anderson s'approprie définitivement le poste de dirigeant de l'OSI : Oscar Goldman. On notera parmi les acteurs de UN OTAGE QUI VAUT DE L'OR la présence de Terry Carter qui jouera 5 ans plus tard le rôle du Colonel Tigh dans la série GALACTICA - LA BATAILLE DE L'ESPACE (1978-1979).

Le téléfilm est digne d'un film d'espionnage et on ne trouvera plus à l'avenir épisode qui emmène Steve Austin au quatre coins du monde. Ici l'histoire nous mène aux USA, au Mexique, en Angleterre, en Suisse, et en France. Notons d'ailleurs que certaines répliques sont dites en français avec plus ou moins de brio ! Parmi les répliques intéressantes de ce téléfilm, j'ai noté celle-ci "Tu es esclave de la technologie" dit à Steve son amie qui ne sais rien de ses implants bioniques. "Tu ne sais pas à quel point !", lui répond-il.

Le Dr. Erica Bergner - Un otage qui vaut de l'or (The Six Million Dollar Man: Solid Gold Kidnapping)
Le Dr. Erica Bergner

Dès les premières minutes on découvre l'incroyable ordinateur de l'OSI. Si incroyable qu'il n'est pas sans rappeler le repère des Krells de PLANÈTE INTERDITE. Mais pas d'extrapolation hâtée, le passage dure tout juste 5 secondes. En fait, il s'agit de stock-shots du film LA GUERRE DES CERVEAUX (1968) et de son super ordinateur Colossus ; des images déjà utilisée, mais de manière encore plus fugace, dans THE MOON AND THE DESERT.

Virée hexagonale - Un otage qui vaut de l'or (The Six Million Dollar Man: Solid Gold Kidnapping)
Virée hexagonale

Avec son scénario inédit, UN OTAGE QUI VAUT DE L'OR flirte allégrement du côté de la science-fiction. Hormis le cyborg Steve Austin, nous avons ici une scientifique qui est parvenu à s'auto-transplanter les souvenirs d'un cadavre ! De nos jours les scientifiques se posent de réelles questions sur la mémoire cellulaire, allant jusqu'à s'interroger sur le transfert de traits de caractères d'un donneur vers le receveur d'une transplantation d'organe… Alors s'agit-il ici d'un scénario en avance sur son temps ? Douglas Trumbull posait déjà la question avec BRAINSTORM (1983) et MÉMOIRES SUSPECTES (1996) présentait un sérum permettant de visionner la mémoire des morts comme le fera plus tard FRINGE (2008-). LES MAINS D'ORLAC et ses différentes versions cinématographiques (1924, 1935, 1960) ont aussi développé le thème. D'autres films traitent de l'échange complet de corps : THE MAN WHO CHANGED HIS MIND (1936), VENDREDI 13 (1940), MEMORY RUN (1996), VOLTE FACE (1997), ou encore l'épisode "Qui suis-je ?" de la série CHAPEAU MELON ET BOTTES DE CUIR (1961-1969). Quand il n'y a pas de corps receveur, c'est à un robot qu'est confiée la tache comme dans METROPOLIS (1927) de Fritz Lang, LE COLOSSE DE NEW-YORK (1958) d'Eugène Lourié ou plus récemment comme dans le pilote de la défunte série CAPRICA (2009). On peut aussi se voir implanter des souvenirs tout neuf comme dans TOTAL RECALL version Verhoeven et Len Wiseman. La science-fiction n'a jamais tari d'histoires dans cette thématique tant le cerveau émerveille… aujourd'hui encore.

16 décembre 2012