Mulberry Street

(Mulberry Street)

 L'histoire

Jour de canicule à New York. Au 51 Mulberry Street, la vie s’écoule normalement. Au même moment, plusieurs personnes, victimes de morsures de rats sont atteinte d’un mystérieux virus qu’elles transmettent à leur tour par morsure. Alors que la nuit tombe, toute la ville est contaminée, et New York est bientôt coupée du monde. Réfugiées dans leur immeuble de Mulberry Street, sept personnes tentent d’échapper à la contamination. A l’autre bout de la ville, une jeune femme doit rejoindre Mulberry Street en traversant Manhattan devenu un enfer de terreur et demort. Tous vont vivre une terrible nuit…

Image

Le petit mot du Doc

Après s'être fait remarqué en 2002 avec le court-métrage THE UNDERDOGS, dans lequel une petite ville est asservie à des chiens, Jim Mickle, grand amateur de films d’horreur, réalise ici son premier film. Pour le scénario de MULBERRY STREET, le jeune réalisateur s’associe avec son ami Nick Damici. Ensemble, ils décident de tourner un vrai film d’horreur dans la veine des débuts de Romero.

A l’origine, le scénario ressemblait plus à un film traditionnel de zombies, où tous les plans étaient en extérieur et de nuit. Avec le faible budget dont ils disposaient, ils ne pouvaient pas se permettre de choisir cet angle. Ils ont donc réécrit le scénario et se sont concentrés sur un appartement de la ville de New York, plus précisément dans le célèbre quartier de Manhattan.

Image

Cette fois-ci Mickle remplace les chiens par les rats, société animalière grouillant dans les sous-sols de la ville et qui semble résister à tout, empiétant sur chaque espace de terrain laissé libre (en particulier le quartier autour du World Trade Center). Ici Jim Mickle revisite le zombie movie en lui donnant une nouvelle fraîcheur, mélangeant habilement l'ingrédient de base que constituent les films de George Romero avec la folie d'un 28 JOURS PLUS TARD (2002), réutilisant les rats géants issus de SOUDAIN LES MONSTRES (1976) de Bert I. Gordon et frôlant le remake d'une série B italienne de Bruno Mattei nommée LES RATS DE MANHATTAN (1984), dans lequel quelques survivants à l'apocalypse tentent de survivre à l'attaque de rats qui semblent avoir pris le pouvoir sur Terre…

Image

Tourné en quelques jours sans aucune autorisation délivrée par la ville pour les plans urbains, MULBERRY STREET puisse son originalité dans l’énergie déployée par sa troupe de dévoués et dans sa critique acerbe d’une société en déchéance. Profondément ancré dans le malaise du 11 septembre (dans les premières minutes du film, l'on peut suivre l'un des personnage principal dans son jogging qui passe devant Ground Zero, l'emplacement resté vierge des tours jumelles depuis l'attentat de 2001), le film dépeint les difficultés de plus en plus quotidiennes qu'ont les habitants des couches basses de la société américaine pour survivre dignement, jetés à la rue par un capitalisme toujours plus autoritaire qui fait fi de la condition humaine. Tourné en 2006, le film critique aussi l'intervention irakienne des Etats-Unis par le biais du visage de la très belle Casey, fille soldat de retour du front, marqué par des cicatrices qu'elle conservera à vie, meurtrie par ce conflit tout comme l'est devenue la société de l'Oncle Sam.

MULBERRY STREET a été sélectionné dans de très nombreux festivals consacrés au cinéma fantastique : Tribecca Film Festival 2007, Stockholm Film Festival 2007, Fant-Asia Film Festival 2007 (Meilleur film), Amsterdam Fantastic Film Festival 2007 (Black Tulip du meilleur film), Toronto After Dark Film Festival 2007 (Meilleur film indépendant).