L'incroyable Hulk

(The Incredible Hulk)

 L'histoire

Le docteur Bavid Banner, chercheur et homme de science, cherchant à canaliser les forces occultes que recèle tout être humain, voit un jour la chimie de son organisme modifiée par une émission trop forte de rayons gamma. Depuis, lorsqu'il ressent une offense ou un choc émotionnel, une saisissante métamorphose s'opère.

La créature qu'il devient, animée par la rage, soulève l'inlassable curiosité d'un journaliste : Jack McGee. La créature est recherchée pour un meurtre qu'elle n'a pas commis. David Banner est officiellement mort et il doit le rester aux yeux de tous jusqu'à ce qu'il arrive à contrôler la fureur dévastatrice qui sommeille en lui.

Le petit mot du Doc

Après s'être essayé avec plus ou moins de brio à l'adaptation télévisuelle de comics Marvel (THE AMAZING SPIDER-MAN (1978-1979), DR. STRANGE (1978) et CAPTAIN AMERICA (1979)), Hulk fait à son tour son entrée à la télévision sur la chaîne américaine CBS qui en acquière les droits. La tâche de cette adaptation est confiée à Kenneth Johnson qui s'est forgé une solide réputation, en particulier grâce à deux autres séries : L'HOMME QUI VALAIT 3 MILLIARDS (1974-1978) et son spin-off SUPER JAIMIE (1976-1978). On lui devra plus tard, la célèbre série V (1983-1985) et, moins connue chez nous, ALIEN NATIONS (1989-1990).

Image scifi-movies

A contrario d'autres séries de super héros, Johnson souhaite que le show ne soit pas uniquement destiné au jeune public mais aspire à intéresser aussi les adultes. Pour ce faire, il opère quelques modifications par rapport à l'œuvre de Stan Lee : tout d'abord en changeant le nom du personnage central. Bruce Banner devient ainsi David Banner. Outre le fait que le prénom "Bruce" possédait à cette époque une connotation homosexuelle, il n'aimait pas les allitérations rencontrées dans les bandes dessinées qui consistaient à faire débuter les noms et prénoms des personnages par la même lettre (Clark Kent, Lois Lane, Matt Murdock, Peter Parker). Désireux de rendre son histoire plus crédible, il change la manière dont Banner a été exposé aux radiations : évinçant l'explosion d'un missile expérimental il transforme le personnage en scientifique victime de ses propres recherches sur la force humaine ; des recherches qui lui tiennent particulièrement à cœur, torturé par cet accident qui coûta la vie à sa femme sans qu'il puisse lui venir en aide. Johnson change aussi les protagonistes de l'histoire et délaisse l'armée pour poursuivants contre un journaliste (Jack McGee) acharné à découvrir l'identité du monstre vert qu'il calque sur le personnage de Javert de l'œuvre de Victor Hugo "Les Misérables".

Johnson fait appel à Bill Bixby pour le rôle du docteur David Banner. Grand comédien ayant œuvré dans plusieurs séries de renom, Bixby est sans conteste une des clef du succès de L'INCROYABLE HULK. Mais le casting le plus difficile est sans doute celui du monstre. Le rôle est à l'origine confié à Richard Kiel (le célèbre "Requin" dans les aventures de James Bond), mais après quelques semaines de tournage, il apparaît que l'acteur ne convient pas. Johnson trouve finalement celui qui va interpréter la créature dans les salles de body building. Lou Ferrigno est parfait pour le rôle, supplantant même un certain Arnold Schwarzenneger… trop petit !

Le journaliste Jack McGee - L'incroyable Hulk (The Incredible Hulk)
Le journaliste Jack McGee

La série débute en 1977 sous la forme d'un téléfilm pilote intitulé L'INCROYABLE HULK. Celui-ci rencontre un franc succès, y compris auprès des critiques qui découvrent l'humanité des personnages, et plus particulièrement l'infortune de Banner : sa lutte pour refouler le souvenir de l'accident qui coûta la vie à sa femme, sa relation (ambiguë) avec Elaina Marks et la mort accidentelle de cette dernière qui va le poursuivre comme un sortilège, l'échec de ses recherches, l'innocence du monstre. Trois semaines plus tard, Bixby est de retour dans un deuxième téléfilm intitulé LA MORT DANS LA FAMILLE (son titre original, RETURN OF THE INCREDIBLE HULK prête à confusion avec le téléfilm du même nom – THE INCREDIBLE HULK RETURNS (1988) tourné après la série et intitulé en France LE RETOUR DE L'INCROYABLE HULK).

Après ces deux pilotes, la série débute au printemps 1978 avec une première saison de 12 épisodes et ajoute 64 segments le long des trois saisons suivantes. Lorsque l'équipe de tournage commence à travailler sur la cinquième saison, Harvey Shepherd, à la tête de CBS, ordonne l'annulation immédiate de la série, et ce malgré une audience confortable. La production se termine officiellement à l'été 1981 avec seulement sept épisodes tournés et aucune conclusion. Johnson n'aura pas eu le temps d'offrir une fin honorable à son héros qui, dans l'épisode "Copie conforme", a pourtant été a deux doigt de découvrir la formule qui aurait pu le libérer de Hulk.

Hulk - L'incroyable Hulk (The Incredible Hulk)
Hulk

A la fin des années 80, la mode est au retour des héros de séries. Tout comme Steve Austin (L'HOMME QUI VALAIT 3 MILLIARDS) et Jamie Sommers (SUPER JAIMIE) se retrouvent dans quelques téléfilms supplémentaires, Hulk va lui aussi avoir son lot de considérations post mortem. Trois téléfilms réalisés et produits par Bixby lui-même remettrons l'incroyable Hulk à l'honneur : LE RETOUR DE L'INCROYABLE HULK (1988), LE PROCES DE L'INCROYABLE HULK (1989) et LA MORT DE L'INCROYABLE HULK (1990) qui marquera l'arrêt définitif du tandem Bixby/Ferrigno. Bill Bixby décède le 21 novembre 1993 d'un cancer alors qu'un quatrième opus intitulé "The Rebirth Of The Incredible Hulk" est en préparation mais ne verra jamais le jour. Comparés à la série, la moins bonne facture de ces téléfilms s'explique sans doute par le fait Kenneth Johnson n'ai pas été impliqué dans leur production.

Hulk - L'incroyable Hulk (The Incredible Hulk)
Hulk

Un petit mot sur le personnage de Hulk. Hulk n'est pas un super héros comme les autres. Il n'a pas de costume particulier (hormis une chemise en lambeau et un bermuda à toutes épreuves), il n'arbore pas d'emblème particulier, ne fait usage d'aucun gadget et n'apprécie pas les balles. Il est basique. Et à l'inverse de la bande dessinée d'origine il n'est même pas doué de parole. Il est tout simplement costaud… et vert ! Cela a suffit à lui conférer un large succès pendant cinq années et une grande attention qui perdure aujourd'hui encore comme le démontre les deux récents long métrage : HULK (2003) et L'INCROYABLE HULK (2008).