Gamera contre Jiger

(Gamera tai Daimaju Jaiga)

 L'histoire

Le monde a les yeux tournés vers Osaka. La célèbre ville du Japon va bientôt accueillir l'exposition universelle de 1970. Féru de civilisations anciennes, et désireux d'enrichir l'éventail des prestations de cet évènement planétaire, le professeur Williams a décidé d'emprunter une des statues de l'île de Pâques, centre de tous les mystères. Mais en ce faisant, il libère sans le savoir un terrible monstre : Jiger. Jiger commence alors son inexorable destruction d'Osaka et menace maintenant l'exposition universelle. Fort heureusement, Gamera, la tortue géante amie des enfants, intervient. Mais sera-t-elle assez forte pour affronter celui qui semble le plus redoutable de ses adversaires ?

Gamera, momentanément vaincu par Jiger - Gamera contre Jiger (Gamera tai Daimaju Jaiga)
Gamera, momentanément vaincu par Jiger

Le petit mot du Doc

Cette fois-ci le match va opposer Gamera à un monstre dénommé Jiger (à ne pas confondre avec Giger, le père de la créature d'ALIEN ! Même si l'on découvre dans ce film que Gamera est l'hôte d'un embryon de Jiger !). Avec son allure de triceratops, ce nouveau monstre ressemble pour une fois à quelque chose de plausible. Il n'en demeure pas moins dangereux et Gamera l'aura dure ! D'ailleurs le premier combat ne se fera pas attendre plus de 20 minutes. Ses armes ? Des flèches, un dard traitre et un rayon circulaire d'ondes ultrasoniques surpuissant et dévastateur.

Avec un film par an, le "Style Gamera" est maintenant bien rôdé. On le sait, notre tortue est l'amie des enfants et le générique d'introduction est tout à son l'honneur. On peut y revoir ses exploits face aux divers monstres croisés lors des épisodes précédents, le tout sur la désormais irremplaçable chansonnette – véritable hymne - pour laquelle les paroles (du moins leurs traductions) semblent avoir légèrement changées. Et, c'est devenu incontournable, nous avons à nouveau à faire à un duo mixte de jeune garçons : un japonais (Hiroshi) et un américain (Tommy) qu'il est toujours amusant d'entendre parler la langue des samouraïs.

Anatomie de Gamera - Gamera contre Jiger (Gamera tai Daimaju Jaiga)
Anatomie de Gamera

Avec GAMERA CONTRE JIGER on découvre un peu plus l'anatomie de notre héroïne lanceuse de flammes et tournoyante dans les airs. En effet, après son revers face à Jiger qui l'a pétrifiée, les scientifiques on pu la passer aux rayons X. Mieux, à bord de leur petit submersible de poche (vu dans GAMERA CONTRE VIRAS - 1968), Hiroshi et Tommy vont visiter l'anatomie de la tortue afin de déterminer la nature de la "chose" qui la paralyse. On a là à faire à un véritable remake du film LA VOYAGE FANTASTIQUE (1966) dans lequel un groupe de savant, dont la belle Raquel Welch, est miniaturisé à bord d'un même sous-marin jaune (aucun rapport avec les Beatles) dans le but de réaliser une opération inenvisageable avec les moyens conventionnels. Ici, les décors restent toutefois plus modestes.

Hiroshi et Tommy trouveront la solution - Gamera contre Jiger (Gamera tai Daimaju Jaiga)
Hiroshi et Tommy trouveront la solution

Pour ce 6ème opus de l'ère Showa, Noriaki Yuasa et Nisan Takahashi délaissent donc extra-terrestres et planètes hostiles pour retourner sur Terre. Sorti le 21 mars 1970 au japon, GAMERA CONTRE JIGER sert volontiers de carton d'invitation à l'exposition universelle d'Osaka qui a ouvert ses portes une semaine plus tôt (du 15 mars au 13 septembre). Ancrée sous le thème « Progrès et harmonie pour l'humanité » le nom de l'exposition – Expo '70 – est d'ailleurs bien présent sur le sous-marin de poche du père d'Hiroshi. Le film est donc une publicité qui tombe à pic pour cet évènement d'envergure internationale et le personnage de Keisuke n'omet par d'en brosser un solide portrait. Bien entendu personne n'y a vu les monstres, et pourtant bon nombre les y ont cherchés ! Si l'on aperçoit les véritables bâtiments de cette Expo '70, ils ne remplacent pas les éternelles maquettes destinées à être écrabouillées. Celles-ci, raison d'être de ce genre de film, continuent de faire notre bonheur.

GAMERA CONTRE JIGER reste un bon vieux Gamera comme on a appris à les apprécier. Certes, en comparaison du tout premier GAMERA (1965), on ne peut pas dire que l'on gagne en maturité mais les cinéastes responsables de ces méfaits à répétition semblent avoir découvert une brèche ou s'engouffrer. Et comme le ridicule le tue pas, on pouffera de rire à voir Gamera se coller des poteaux télégraphiques dans les oreilles (ça a des oreilles les tortues ?) pour se protéger des ondes ultrasoniques lancées par son ennemi du moment. Après tout, dans GAMERA CONTRE GUIRON (1969), l'épisode précédent, on l'avait bien vu faire de la barre fixe !

Un fantastique voyage - Gamera contre Jiger (Gamera tai Daimaju Jaiga)
Un fantastique voyage

Cela semble devenir coutumier, la fin du film se termine sur une nouvelle petite morale : "En devenant adulte, il ne faut pas perdre l'esprit naïf de cette force d'âme à toute épreuve des enfants". Chansonnette finale.