Furia
(Furia)
L'histoire
"Après treize années de lutte, le pouvoir a enfin rétabli l'ordre. La résistance semble neutralisée. Toutes les libertés individuelles sont désormais contrôlées pour le maintien de la paix. Pourtant un peu partout dans le pays, des hommes isolés défient encore le pouvoir…"
Nous sommes dans une civilisation dévastée par une guerre passée, un univers où il n'y a plus de liberté, où ceux qui écrivent et dessinent sur les murs sont arrêtés, torturés et tués. Théo, 20 ans, sort dans les rues chaque nuit pour dessiner. Un jour il rencontre Elia, une jeune fille qui elle aussi dessine. Commence alors, au rythme des dessins, une étrange histoire d'amour…
Le petit mot du Doc
Voici le premier long métrage du jeune scénariste (HAUTE TENSION – 2003, LA COLLINE A DES YEUX – 2006, P2 – 2007, MIRRORS – 2008), réalisateur (HAUTE TENSION, LA COLLINE A DES YEUX, MIRRORS), producteur (P2, MIRRORS) ET acteur (LE GRAND PARDON – 1982, L'UNION SACREE – 1989), français Alexandre Aja. Il a seulement 20 ans lorsqu'il adapte lui-même la nouvelle de Julio Cortazar intitulée "Blow Up" pour donner naissance à FURIA. L'histoire se passe dans un futur post-apocalyptique incertain, dans un pays inconnu, dans lequel les gouvernements, après avoir restauré un ordre martial, ont proscrit toutes libertés individuelles ; à commencer par les moyens d'expression comme le dessin. Qui est pris à dessiner sur les murs de la ville en ruines risque les plus lourdes sanctions : arrestation, humiliation, tortures, mort. Comme le dit Théo : "Pour dessiner il faut courir vite !" Mais au-delà de l'aspect totalitaire ici traité, le film camoufle en fait une belle histoire d'amour.
Pour concrétiser le projet, Alexandre Aja s'entoure de jeunes comédiens et fait en particulier appel à Marion Cotillard pour le personnage de Elia. L'actrice, parfaite, porte à elle seule le film, rétablissant l'équilibre avec une interprétation un peu faible du reste de la distribution (celle de Stanislas Merhar dans le rôle opposé de Théo étant un peu trop théâtrale). Après LA BELLE VERTE (1996) de Coline Serreau, Marion revient ici à la science-fiction et commence avec FURIA à se faire un nom. Notons tout de suite que la carrière de l'actrice française sera ensuite des plus réussies puisque après de belles envolées au box office, en particulier pour la série des TAXI, et une prestation remarquée dans le film de Jean-Pierre Jeunet UN LONG DIMANCHE DE FIANCAILLES (2004), elle recevra les honneurs américains avec LA MOME (2007) pour le rôle d'Edith Piaf qu'elle incarne à merveille et pour lequel – il n'est pas coutume - est sera couronnée en 2008 de l'Oscar du meilleur rôle féminin (elle recevra aussi cette année-là le César pour ce même rôle).
Afin de palier à un budget faible, FURIA a été tourné à El Jadida, un petit village au sud de Casablanca, au Maroc. Ce décors naturel un brin désertique participera au mieux à illustrer l'ambiance post apocalyptique sans toutefois en faire l'illusion parfaite. A cela, le passage trop répété dans les rues d'un même et unique véhicule blindé pour rappeler que le pays vit sous le joug d'un pouvoir despotique est un peu maladroit.
Malgré le peu de moyens, Alexandre Aja réussit un film poignant et boucle le tout en confiant la composition de la bande originale à l'un des plus grands nom du rock, Brian May. Le guitariste de Queen explique : "J'étais littéralement accroché par le film et Furia fait à présent partie à part entière de mon existence. J'ai de ce fait collaboré de très près avec Alexandre." FURIA a obtenu le prix du meilleur scénario du film de Paris en 2000 et a été nominé pour le meilleur film au Festival international du film fantastique en 2001.