The Earth Dies Screaming

(The Earth Dies Screaming)

 L'histoire

Une succession de catastrophes frappe l’Angleterre : tous les êtres vivants, animaux inclus, meurent soudainement. Un pilote d’essai de vol à grande altitude qui vient d’atterrir découvre sur sa base et aux alentours un pays dévasté jonché de cadavres.

Le lendemain, dans un petit village, il rencontre successivement celles et ceux qui seraient les derniers survivants d’une attaque extraterrestre. D’abord complètement déstabilisés, se méfiants les uns des autres, ils finissent par s’organiser après s’être réfugiés dans un hôtel. Par déduction, ils finissent par comprendre qu’ils ont été épargnés parce qu'ils étaient, pour une raison ou une autre, à l'abri dans un environnement où l'air était protégé. En effet, la raison la plus vraisemblable de l'anéantissement de la civilisation paraît être une agression au gaz.

A peine ont-ils dressés un plan d’évacuation qu’ils voient entrer dans la bourgade des êtres en combinaison spatiale. Ceux-ci les attaquent…

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Le petit mot de Francis SCHALL

En dehors de la Hammer Film Terence Fisher n’a tourné que trois films de science-fiction : L'ÎLE DE LA TERREUR (1966), LA NUIT DE LA GRANDE CHALEUR (1967) et celui-ci qui est le premier du lot…

Contrairement à ce qu’annonce le titre : La Terre meurt en hurlant, les huit première minutes du film ne présentent pas le moindre son humain ; évidemment puisque le héros déambule solitaire dans un paysage où partout les cadavres jonchent le sol… Puis, rapidement, se forme un petit groupe de survivants au sein duquel dans les premiers temps, ainsi que régulièrement dans ce genre de sujet, la parano va régner : "J’ignore qui est l’ennemi ; je ne sais pas qui est un ami…" , affirme un des personnages.

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L’intrigue est on ne peut plus classique : après une attaque sur l’Angleterre (mais peut-être contre le monde entier…), vraisemblablement avec un gaz annihilateur de volonté, sept survivants se cachent dans l’hôtel d’un de ces charmants village de Grande-Bretagne (le contraste entre ce lieu paisible et les dangers encourus par les humains opère d’ailleurs très bien), où se déroule près des trois quart du film, lui même plutôt court (62"20' dans la copie vue en version originale) : un pilote d’essai américain, un vieux chef d’entreprise pochard, un jeune couple -lui quasi voyou, elle enceinte-, un type aux comportements étranges, et une jolie quinquagénaire qu’on sent vite réservée au héros (plus très jeune lui non plus).

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THE EARTH DIES SCREAMING est sans grande surprise, quoique le mystère des envahisseurs subsiste jusqu’à la fin. Le rythme est identique à celui des aliens qui se traînent comme des zombies. Hors ceci il faut reconnaître que le film, malgré un budget sans aucun doute restreint, est parfaitement, mis en scène par Fisher. Celui-ci, comme souvent, soigne ses mouvements de caméra et ses angles de prise de vue. Même dans ses longs métrages les plus anodins sa photo (ici en noir & blanc) est de belle qualité et ses décors riches de perspectives (extérieurs) et de détails (intérieurs). Les spectateurs apprécieront quelques séquences surprenantes, dont toute l’ouverture du film. On peut penser d’ailleurs, dans ce début, au LE VILLAGE DES DAMNÉS de Wolf Rila (1960). Nous retrouvons cet engouement des Anglais pour les films catastrophes, depuis Herbert G. Wells et son roman "La guerre des mondes" mais aussi des auteurs tels John Wyndham et ses "Coucous de Midwitch" dont je viens de citer l’adaptation, ou John Christopher et son roman "The Death of Grass" (1956) porté à l’écran par Cornel Wilde en 1970 (TERRE BRULEE), et tant d’autres, voir par exemple, plus récemment, adapté du roman éponyme de P.D. James, LES FILS DE L'HOMME d'Alfonso Cuarón (2006).

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On pourra regretter que le scénario ici se cantonne trop aux comportements basiques des humains (alcoolisme, jalousie, trahison, vol d’argent, accouchement…) et trouver la part SF (les envahisseurs, leur motivation, etc.) par trop succincte, il n’en demeure pas moins que THE EARTH DIES SCREAMING est un film qui se regarde avec plaisir.

25 février 2012