28 jours plus tard

(28 Days Later...)

 L'histoire

Dans un futur très proche en Angleterre, un commando de militants pour la protection animale pénètre par effraction dans un laboratoire afin de libérer des chimpanzés, dont ils savent qu'ils sont soumis à d'atroces expériences médicales. Mais les singes semblent animés d'une agressivité incontrôlable. Aussitôt libérés, ils massacrent leurs sauveurs et leur transmettent un virus. Vingt-huit jours plus tard, le mystérieux mal s'est répandu à travers tout le pays, décimant peu à peu la population. Seule une partie d'entre elle est parvenue à échapper à la terrible épidémie. Les rares personnes encore saines se cachent, poursuivies par leurs congénères contaminés, assoiffés de violence...

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Le petit mot de Prof SF

Réalisateur adulé par les fans du livre d'Irvine Welsh, pour son travail d'adaptation réussi sur TRAINSPOTTING en 1996, puis acclamé par les spectateurs et par une grande partie de la critique pour SLUMDOG MILLIONAIRE, en 2008, qui lui vaudra de nombreuses récompenses, Danny Boyle est le type de réalisateur touche à tout (à la façon, toute proportion gardée toutefois, d'un Howard Hawks), qui n'hésite pas à passer d'un genre cinématographique à l'autre, sans forcément se soucier de la cohérence de sa carrière. Pas étonnant alors que ce metteur en scène britannique, inégal mais souvent intéressant, ait flirté plus ou moins brillamment avec la science-fiction et le film d'anticipation.

Si sur SUNSHINE, on peut trouver son travail décevant, celui sur 28 JOURS PLUS TARD est incontestablement d'une autre facture tant la mise en scène percutante et stylisée de Boyle s'intègre parfaitement aux péripéties des héros de ce film efficace et haletant. Et le réalisateur profite à plein de son casting et notamment de son personnage principal interprété par Cillian Murphy, dont la transformation tout au long de ce long-métrage est saisissante et surtout crédible ! Conscient d'assister à la projection d'un grand film, le spectateur peut alors passer outre quelques légers tics de mise en scène propre à la façon de réaliser de Boyle (comme des plans fixes et rapides lors de scènes d'action qui deviennent par la même assez obscurs) et profiter à plein du spectacle offert.

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A noter que, dans toutes les interviews de promotion du film, Danny Boyle a toujours nié avoir voulu réaliser un film de zombie mais un film de contaminés. Sans toutefois rentrer dans la polémique tant la frontière entre ces deux types de menace semble ténue, il apparaît tout de même énormément de points communs et de code du film de mort-vivant dans cette œuvre. De la contamination qui peut frapper n'importe qui en un éclair (ce qui donne lieu à une scène magnifique avec Brendan Glenson et un corbeau), aux mouvements décharnés des morts-vivants attirés par le sang et la chair fraîche, le message général véhiculé par ce long-métrage rejoint inévitablement celui transporté par les films de zombies et notamment ceux des origines du genre signés George A. Romero.

Car quelque soit l'œuvre de ce genre bien particulier (série B ou série Z ?) que représente le film de « zombie », le message final résonne souvent de la même façon au creux de l'oreille des spectateurs : en présence d'une menace d'une importance telle que le genre humain est en danger d'extinction, l'homme représente souvent un danger plus important que la menace.

Et la deuxième partie de 28 JOURS PLUS TARD, qui se déroule dans un camp militaire retranché, apporte efficacement une pierre à cet argumentaire. Obligé d'utiliser des moyens extrêmes pour ce sortir du piège que représente ce camp infernal, les héros du film dépasseront leurs limites, au point de perdre leur humanité, afin d'échapper à cet enfer.

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Une suite, 28 SEMAINES PLUS TARD, est sortie en 2007, et un troisième volet, 28 MOIS PLUS TARD, un moment annoncé, est toujours attendu. Le deuxième volet, réalisé par Juan Carlos Fresnadillo, n'est toutefois de la même trempe que l'original mais possède quelques qualités qui en font une bonne série B.

"28 Days Later: The Aftermath", un roman graphique publié en 2007, assure la transition entre les deux premiers volets de l'œuvre cinématographique. Le film a aussi inspiré une série de comics, "28 Days Later", publiée par Boom! Studios entre 2009 et 2011. Ces comics ont Selena pour personnage principal et se déroulent deux mois après le déclenchement de l'épidémie. Ils ont été traduits en français chez les éditions Delcourt15.

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Enfin, malgré les ressemblances (dont la scène initiale à l'hôpital), il apparaît qu'il n'y a que très peu de liens entre ce film et les comics et, plus tard, la série télévisuelle, THE WALKING DEAD.

30 janvier 2015