2010 l'année du premier contact
(2010)
L'histoire
Histoire complète
Après la découverte sur la lune du « Monolithe de Tyco » - étrange objet d’origine et de composition inconnue - une expédition à bord de l’USS Discovery fut lancée en 2001 en direction de Jupiter. Lorsque Discovery atteignit les deux satellites intérieurs de Jupiter, Europa et Io, l'ordinateur HAL 9000 se dérégla et provoqua la mort de l’équipage à l’exception de son commandant, David Bowman, dont on n’eut plus de nouvelles.
Neuf ans plus tard, une expédition russo-américaine prend place à bord du Leonov. Commandé par le capitaine Tanya Kirbuk, le navire russe a pour mission de faire la lumière sur le mystère du monolithe noir et le sort réservé à Discovery, toujours en orbite autour de Io. Parmi les trois américains à bord, le docteur Chandra, concepteur de HAL 9000, doit découvrir les raisons de la panne survenue sur l’ordinateur. C’est une période de guerre froide et les membres de l’équipage des deux superpuissances cohabitent pour le mieux, tentant de laisser de coté leurs idéaux politiques.
Au voisinage de Jupiter, une sonde, envoyée par le Leonov, détecte une forme organique vivante sur Europa avant d'être détruite sans explication. Après un freinage aérodynamique, une équipe pénètre à bord du Discovery. Le vaisseau est partiellement réactivé et dégagé de son orbite défaillante qui devait, à terme, le faire échouer sur Io. Chandra va maintenant pouvoir tenter de remettre en fonction HAL, le seul moyen de savoir ce qu’il s’est passé il y a neuf ans.
L'équipage Russe décide d'aller explorer l’imposant monolithe flottant dans l’espace que Bowman avait approché avant de disparaître. Identique au monolithe de Tyco, le mystérieux corps long de deux kilomètres s’en distingue uniquement par sa taille. Malgré les protestations de Floyd, autrefois rendu responsable de l’échec du Discovery, Maxim Brajlovsky s’élance vers l'objet à bord d'un module spatial. A l’approche du monolithe, l’appareil de Maxim est catapulté dans l'espace par un flux d'énergie.
L'interrogatoire de HAL 9000 apprend que l’ordinateur ne s'est pas déréglé, mais que sa mission a changé sans que les astronautes Bowman et Poole n’en soient informés. On a ordonné à HAL de mentir à l'équipage du Discovery afin de garantir son autonomie, nécessaire à l’accomplissement de son nouvel objectif.
Sur Terre, la guerre vient d'éclater. Devant le dilemme des nationalités qui composent l’équipage, les américains quittent le Leonov et reprennent possession du Discovery. C’est dans ce climat plus que tumultueux que David Bowman leur apparaît et, en messager des monolithes, leur demande de s'éloigner de la planète : quelque chose de merveilleux va se produire...
Floyd est convaincu de la gravité du message et, malgré l'état de guerre, rejoint Tanya à bord du Leonov pour lui expliquer la situation. Ensemble, ils vont travailler pour permettre à tous de quitter les lieux dans les deux jours, soit près de trois semaines avant obtention d'une fenêtre de départ pour la Terre. Mais la manœuvre doit consommer plus de carburant que n'en possèdent séparément les navires. Les équipages amarrent alors l'USS Discovery au Leonov. Le navire Américain utilisera toute sa puissance pour permettre au Leonov de quitter l'orbite économisant ainsi son carburant pour le voyage de retour vers la Terre. C'est alors que les astronautes observent une tâche sur Jupiter qui grossit à vue d'œil…
Cliquez pour découvrir la fin du film. Attention Spoiler !
Il s'agit en fait de millions de monolithes noirs qui se multiplient à foison sur la surface de la planète. Les deux vaisseaux spatiaux quittent précipitamment l'orbite et se dirigent à toute allure vers la Terre, avant d'apercevoir l'explosion de Jupiter, qui donne naissance à un nouveau soleil dans notre système. Une explosion accompagnée du message : « Tous ces mondes sont à vous sauf Europa, n'essayez pas de vous y poser. Utilisez-les ensemble, utilisez-les en paix ».
Le processus de la vie s'est déroulé sous leurs yeux. Ils ne savent toujours rien du monolithe mais vivent maintenant dans un monde à deux soleils. Nous ne sommes que les locataires de ce monde, nous avons reçu un nouveau bail et l'avertissement du maître des lieux.
Le petit mot du Doc
Le challenge de porter à l’écran la suite du célèbre 2001 L'ODYSSÉE DE L'ESPACE (1968) était osé. La barre était si haut placée qu’il était en effet audacieux de réaliser ce film, de surcroît 16 ans après, à une époque où le film de Stanley Kubrick avait définitivement conquis le rang de chef-d’œuvre du 7ème art (à sa sortie, le film de Kubrick essuya quelques mauvaises critiques), et où les techniques cinématographiques ne pouvaient pas permettre un résultat en demi-mesure. Pourtant, Peter Hyams remporte le pari avec brio, en faisant d’ailleurs l’un des films les plus réussi de sa carrière.
2010 L'ANNÉE DU PREMIER CONTACT est un film très différent de son aîné. Moins élitiste et plus abordable, il répond à quelques-unes des questions posées par 2001 sans toutefois en rompre le charme et le mystère qui l’accompagne depuis 1968. Ainsi, les scientifiques ne parviennent toujours pas à percer le mystère qui entoure les monolithes, ni même les origines de leurs créateurs qui restent injoignables. Par contre le film nous permet de comprendre la raison du comportement psychopathe de HAL, l’ordinateur de l’USS Discovery, réactivé par son concepteur même, le docteur Chandra.
Même s’il sont différents, il est Impossible de ne pas comparer les deux films. Tandis que 2001 est lent et silencieux, 2010 est davantage construit comme un film grand public proche des réalisations hollywoodiennes mais qui respecte et s’inscrit complètement dans la continuité de son prédécesseur. Là où le scénario de 2001 permettait une libre interprétation du spectateur, 2010 le guide par un canevas plus évident et linéaire et, là où il n’était porté qu’un intérêt restreint aux caractères des personnages, 2010 accorde davantage de poids à l’aspect humain. Quoi qu’il en soit, aucun film ne fait de l’ombre à l’autre et tous les deux peuvent aisément être vus séparément. 2010 ne dévoile pas, ne trahit pas, ni ne dénature le charme à l’œuvre Kubrickienne. On conseillera néanmoins au néophyte de commencer par ce dernier.
2010 L'ANNÉE DU PREMIER CONTACT n’est pas seulement la suite du film de Kubrick, c’est également l’adaptation du deuxième volet de la quadrilogie imaginée par l’illustre romancier de science-fiction Arthur C. Clarke, qu’il publia deux ans plus tôt. Pour rappel, la saga littéraire de l’odyssée de l’espace se compose de "2001: l’odyssée de l’espace" (1968), "2010 : odyssée deux" (1982), "2061 : odyssée trois" (1988) et "3001 : l’odyssée finale" (1997). Peter Hyams adjoint à son scénario l’idée de la confrontation russo-américaine en pleine période de guerre froide, qui ne figure pas dans le livre de Clarke, ajoutant ainsi une source d’intrigue et une tension supplémentaire au film, dans le but évident de mieux faire passer le message final de paix et de fraternité. 2010 est l’œuvre quasi exclusive de Peter Hyams qui, pour l’occasion, porte la casquette de directeur, scénariste, producteur et directeur de la photographie, faisant du film une oeuvre particulièrement personnelle tout comme 2001 L'ODYSSÉE DE L'ESPACE est celle de Kubrick.
Après les succès de CAPRICORNE ONE (1978) et OUTLAND (1981), la troisième incursion dans la science-fiction de Peter Hyams, également peintre et musicien, constitue donc une réussite. Le réalisateur enchaînera rapidement avec l’épisode "L’incroyable vision" de la série HISTOIRES FANTASTIQUES (1985-1987), série de science-fiction produite par Steven Spielberg. Puis il reviendra à la SF avec STAY TUNES (1992), un film inédit en France, TIMECOP (1994), RELIC (1997) et plus récemment avec LA FIN DES TEMPS (1999).
La supervision des effets spéciaux de 2010 a été confiée à Richard Edlund, reconnu pour son immense travail sur la première trilogie de LA GUERRE DES ÉTOILES (1977-1983). Une de ses grandes tâches fut de reconstruire l’USS Discovery ainsi que les accessoires que l’on pouvait déjà apprécier dans 2001 et auxquels Kubrick avait déjà donné une touche particulièrement réaliste, à l’image de son œuvre toute entière.
Quand à l’acteur américain du New Jersey Roy Scheider, il affiche à son palmarès près de 80 films et séries dont LES DENTS DE LA MER (1975), où il incarne le chef de la police Martin Brody, un rôle qu’il retrouvera dans LES DENTS DE LA MER 2 (1978), MARATHON MAN (1976) et le chorégraphique ALL THAT JAZZ (1979) de Bob Fosse. Après 1984, son parcours est très riche mais moins marqué. Citons son rôle récurrent du capitaine Nathan Bridger dans la série SEAQUEST POLICE DES MERS (1993) une série de science-fiction de Rockne O’Bannon, sorte de saga trekienne sous-marine.