L'homme qui venait d'ailleurs
(The Man Who Fell to Earth)
Les critiques
Nombre de critiques : 4
Total des points : 24
Moyenne obtenue : 6.00/10
n°4 - 6/10 Chris
27 août 2008
Un film assez étrange et pourtant bizarrement tourné (j'ai vu la version longue de 2H25!). Une sorte d'essais de Roeg sur les relations entre un ET et un environnement humain qui le pervertirait. Opéra métaphysico-psychologique, fascinant, mais déroutant! A voir.
n°3 - 4/10 Jérôme roy
29 décembre 2001
D'après la première critique, le film aurait été amputé d'une heure pour sa sortie en France. Ceci explique bien des choses car en effet le montage du film semble avoir été fait en dépit du bon sens. L'histoire est à la limite du compréhensible et laisse tomber certaines bonnes idées du livre nottament en ce qui concerne la déchéance de cet ange venu d'une autre planète. D'un autre côté les personnages ont été etoffés et on a droit à une histoire d'amour qui finalement ne fait que ralentir le déroulement de l'histoire et est assez illogique. Au point de vue de l'image, on peut reprocher à Roeg son choix d'une photographie très seventies où l'image est constamment surexposée, ce qui rend la première partie très désagréable à regarder. Des tournants importants de l'histoire ne sont pas expliqués (on ne sait pas par exemple si les scientifiques ont compris la vraie nature de Newton alors que c'était clair dans le livre). Le "supplice final" était d'ailleurs plus cruel dans le livre, le personnage devenant aveugle alors qu'il n'en est rien dans le film. Par contre les quelques scènes nous montrant la planète de Newton sont très réussies et même très crédibles, preuve que l'on peut faire beaucoup avec pas grand-chose. Bowie est excellent et on peut penser qu'il s'est beaucoup amusé à se mettre en scène en tant qu'extra-terrestre, lui qui a toujours voulu se montrer comme un mutant alors qu'il est finalement parfaitement normal. Moralité, cela reste un film qui interessera aux amateurs de cinéma d'auteur mais qui décevra les amateurs de science-fiction et les lecteurs du livre.
n°2 - 8/10 Julian Carrier
03 août 2000
Voilà bien longtemps que je n'ai vu ce film. En fait, il s'agit pour moi d'un souvenir lié à la sortie de celui-ci. Pour le resituer dans son contexte, à l'époque David Bowie était une star uniquement en Angleterre, ainsi qu'auprès d'un public "spécialisé" ailleurs dans le monde. Mais il jouissait d'une aura prodigieuse dans le milieu artistique. L'année précédant le tournage de ce film, il a changé de manager, se séparant de l'un de ces habituels pygmalions, suceurs de moëlle, qui l'avait laissé sans une livre malgré un certain nombre de succès importants au Top 10 anglais. Tenté par le suicide, Bowie dérivait entre les excès d'une vie de star du rock décadente, avec tout ce que celà entraîne au niveau de la consommation de drogue et de sex-parties, et la recherche d'un second souffle. A 28 ans, on était un vieillard à cette époque ! Nicholas Roeg, pour sa part, était un prodigieux monteur de films, qui avait réalisé un premier long métrage "décalé" en 1968, avec! Mick Jagger comme vedette principale, "Performance", dont la B.O. étati signée par l'excellent arrangeur Jack Nitzsche (orthographe de mémoire !). Tout ceci pour se souvenir qu'il s'agit d'un film "parallèle", au budget restreint, avec un réalisateur peu connu, dont le dernier film "Don't look back" avait correctement marché, sans plus, et un acteur-chanteur qui s'essayait dans un premier rôle. Bowie était sollicité pour réaliser la B.O. du film, ce qui ne fut pas le cas finalement, pour des raisons budgétaires. On retrouve cependant le climat, qui aurait parfaitement convenu aux images, sur l'album "Station to Station", dont la couverture est issue directement du tournage.
Enfin, après ce long préambule historique, venons-en au contenu. Le personnage est définitivement marqué par la présence de Bowie, qui s'identifie au personnage au point d'en gommer tout autre aspect. L'^étre étrange, asexué, ou bisexué, étrangé à son corps, étrangé aux autres, tombé de nulle part, et qui possède quelque chose de si étrange qu'on ne peut exprimer, tout celà avait déjà été transcrit en chansons par Bowie, depuis son premier album "populaire" (Space Oddity) jusqu'à ses plus grands succès (Ziggy Stardust). Malheureusement, ceci fait oublier les réelles qualités du film, dont le langage cinématographique est irréprochable. De nombreuses séquences sont développées sans l'adjonction d'aucun dialogue. Par certains aspects, cette cinématographie peut annoncer quelques-uns des jeunes réalisateurs anglais de la génération suivante (les années 80), où la forme aura tant d'importance. Les réalisateurs de clips et de films publicitaires de cette décennie (Ridley Scott, Adrian Lyne, Tony Scott,...) sont tous les continuateurs de ce style glacé à l'extrême, à l'image parfaite.Presque trop parfaite, au même titre que son interprète, le "trop parfait" David Bowie. Ce tournage agissant comme une catharsis pour Bowie, il marqua un changement radical dans la carrière de ceui-ci. Il entama un tour du monde en train et bateau avec son ami Iggy Pop, composa quatre albums d'anthologie pour lui et son ami (Low, Heroes, Idiot et Lust for Life), s'installa et travailla à Berlin avec Brian Eno et retrouva l'énergie dont ses précédents albums avaient manqué. Au moins , ce film aura servi à la carrière personnelle de l'un de ses protagonistes.
n°1 - 6/10 Sylvain Grenon
30 juin 2000 Attention spoiler
Le film doit sa réputation à la présence de David Bowie. Il est difficile de juger le film à sa juste valeur, vu que la version diffusée en France est tout simplement amputée d'une heure. Le film a une vrai ambiance singulière. Peu à peu David Bowie l'extra-terrestre, se heurte au mode de vie des terriens. L'originalité du film est que les terriens ne sont pas vraiment hostiles envers lui (ils ne savent pas réellement qui il est !!) évitant ainsi un manichéisme trop primaire. Le film se veut finalement pessimiste puisque Bowie échouera dans sa mission. Hélas, le remontage de 3h en 2h est catastrophique, et c'est surtout la seconde partie du film qui a subi le gros de la coupe. Les séquences se suivent sans être vraiment liées, la déchéance progressive de Bowie n'est montrée que de façon très hachée et la psychologie des personnages devient parfois incompréhensible !!! Le fait de couper un film est déjà en soit condamnable, mais ce qui est absolument scandaleux, c'est que ce remontage soit fait n'importe comment et qu'il détruise l'esprit original du film.