Bienvenue à Gattaca

(Gattaca)

 Les critiques

Nombre de critiques : 24

Total des points : 205

Moyenne obtenue : 8.54/10

n°4 - 9/10 lucapote

02 juillet 2001

Bienvenue à Gattaca est un excellent film de SF et d'anticipation, où l'on retrouve les thématiques habituelles de ces genres cinématographiques lorsqu'ils sont combinés: la présentation de technologies avancées et une opposition humaine à cet essor de la machine, et du rouage technologique.Donc ce film, à l'image de 1984 dont il est largement inspiré montre la révolte d'un exclu du système social futuriste, dans une ambiance de base spatiale aseptisée bien rendue, agrémenté d'une bande musicale très adéquate...
Le scénariste a su par ailleurs nous soumettre l'idée que ce n'est pas le "progrès" scientifique qui est à remettre en cause, mais son application "technologique"... Ce film est donc à mon avis, non pas une dénonciation de la science mais plutôt un scénario catastrophe technologique... A bon entendeur salut (julien)...

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n°3 - 10/10 Sans nom

07 juin 2001

Imaginez un film ou tout est parfait l'histoire, les acteurs, l'ambiance, etc. Vous ne pourrez à aucun moment du film detourner les yeux de votre ecran. Franchement si vous ne l'avez pas encore vu, courez l'acheter ou le louer.

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n°2 - 10/10 Julien Zero et Michaël Diesel

19 janvier 2001

Excellent Film, Trois acteurs géniaux... Uma Thurman, Ethan Hawk, Jude Law ! Devrait avoir reçu l'oscar de la meilleur musique ! Une bonne critique du progrès toujours trop en avance !

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n°1 - 9/10 Le Rescator

21 juillet 2000

Sur l'échelle de Richter de mes enthousiasmes cinématographiques, disons que cette oeuvre aura provoqué un cataclysme d'amplitude 10/10, et peut-être bien davantage C'est dire. Classé « SF », ce film est en fait la plus parfaite illustration d'un genre que j'ai toujours du mal à expliquer à des interlocuteurs curieux et néanmoins ignare : l'anticipation. Sorte d'univers à mi chemin entre un  futur proche et un présent lointain. En ce sens, « Bienvenue à Gattaca » accomplit l'exploit de raconter une histoire à la fois sobre, élégante, futuriste, intelligente, inquiétante, j'en passe et des meilleurs. Point de lasers, d'implants bioniques ni de vaisseaux spatiaux ici. Non, le futur est tout proche de nous et concerne notre mode de reproduction, une fois passée cette barrière morale bien fragile du non contrôle génétique des naissances. On le sait, on le craint ou on l'attend avec impatience : un jour (demain ?) les scientifiques feront des êtres génétiquement parfaits, à la carte. La force du film est de ne pas chercher à nous expliquer (en raccourci trop rapide, ou en longueurs assommantes) le pourquoi du comment en est-on arrivé là. Non, il pose simplement cette réalité et la décrit, point barre, à travers l'expérience décalée d'un « génétiquement recalé », qui refuse cet état de fait et veut devenir navigateur spatial (le "j'veux faire cosmonaute ! » que tous les garçons ont prononcé au moins une fois dans leur vie, à la face de parents incrédules).
De fait, par certains moments, on peut se croire dans une sorte d'univers parallèle, de monde bis qui ne serait pas à proprement parler la Terre version 2500. Effet renforcé par les choix esthétiques des décors (hyper-sophistiqués), de la lumière (hyper-chiadée), de la photo (hyper-contrôlée). Aussi par cette imprécision d'époque et de temps qui plane tout le temps, exprimée dans de petits détails : car on est bien dans le futur (puisqu'on voyage vers Titan), mais aussi dans le présent (l'environnement urbain, le matériel le montrent), et dans le passé lointain (on roule en DS décapotables hyper designées! marchant à l'électricité) ou plus proche (le centre spatial très spartiate à des allures de Cap Canaveral communiste aseptisé), etc. Au final, le fond temporel oscille entre un 1950 et un 2500 rapprochés l'un de l'autre.
Tous ces éléments savent créer une véritable ambiance ambiguë, qui distingue le film du reste de la production contemporaine : et ce en évitant l'écueil du navet « intello » donneur de leçons.
Une certaine dramatisation, un suspense habile et dense balayent aussi la narration, et maintiennent l'intérêt de bout en bout. La surprise n'est d'ailleurs pas là où on la croit (le meurtre d'un boss du centre spatial), et touche plutôt l'intimité même des personnages évoluant autour du héros, Vincent. Joué par un Ethan Hawk magnifique de vérité, le couple formé avec Uma Thurman brille et alterne sans arrêt entre retenues et élans du coeur. De fait, pas de décalage entre la froideur de ce monde auto-génétiquement contrôlé (dont ils font partie) et leurs sentiments personnels (qui les arrachent à ce monde) : tout est finement au diapason, sans paradoxe. Comme le duo formé avec Jude Law, ex-promu à la réussite fauché par une voiture, bloqué en chaise roulante et donc recyclé en prêteur d'identité besogneux (pour fournir à Vincent pochettes de sang, bouts de peau et morceaux de cheveux) : ce don de « traces de soi » frise en permanence (et le choix de ces acteurs limite dandy-androgynes le confirme) l'allégorie de la relation homo. Les deux pirates génétiques vivent dans le même appartement, échangent leurs identité, se confient l'un à l'autre.... Et à la fin, le personnage de Jude Law n'a -face à la réussite manifeste de son double- plus d'autres choix que de s'effacer, au sens propre. Le don de soi ultime quoi.
Une musique raffinée, achève de donner le ton original de ce film d'anticipation, donc, terminant sur un « happy end » qui n'en est pas un. Certes, le héros a réussi son pari de partir pour les étoiles, en dissimulant sa tare génétique (un coeur défaillant). Mais il ne doit ce succès qu'à l'aide, sur le fil, de ceux qui auraient pu le débusquer ou aider à le faire : tel un frère lui « parfait » et compétiteur dès la jeunesse, finalement mis à distance ; tel un médecin projetant sur lui les rêves de gloire frustrés qu'il mettait en son propre fils. De fait, on hésite un peu à applaudir à cette duperie, car le héros gagne la partie en se normalisant et, quelque part, en y perdant de son âme. On reste en revanche saisi, longtemps après, par le brio de cette oeuvre mêlant science-fiction, drame et poésie. De quoi créer le culte, ainsi que des vocations à la pelle.

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