The Man Who Could Cheat Death

(The Man Who Could Cheat Death)

Synopsis

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Paris 1890. Au parc Monceau, un crime de nuit, à la manière de Jack l’Eventreur… Un peu plus loin, 13 rue Noire, la clinique du Dr Georges Bonner où celui-ci reçoit ses amis pour leur faire découvrir sa nouvelle sculpture féminine, un hobby qu’il pratique avec infiniment de talent. A cette soirée arrivent un autre éminent chirurgien, le Dr Pierre Gerrard, et son amie Janine Du Bois, un ancien amour de Bonner, qui l’avait rencontré jadis lors de vacances en Italie, et avait réalisé, en secret, son buste dénudé…
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Pendant que se déroulent les festivités, Bonner attend avec impatience le docteur Weiss, Viennois associé dans ses travaux depuis… des décennies. L’Autrichien, autre chirurgien, doit effectuer une opération vitale sur son collaborateur français.
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Quand enfin il arrive, c’est pour apprendre à son ami que, victime d’une attaque cérébrale, il n’est plus capable de pratiquer son art. Pour Georges Bonner, c’est la catastrophe. En effet, leurs recherches portant sur l’immortalité nécessitent, sur le docteur sculpteur qui en a été volontairement le premier cobaye, le changement d’une glande tous les dix ans. Or s’il possède la glande, extirpé du cadavre d’un de ses modèles, il n’a plus les mains pour la mettre en place.
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Parallèlement, Legris, inspecteur de la Sûreté parisienne, enquête sur le cadavre du parc monceau, et la disparition d’une jeune femme, qui aurait posé pour l’habile sculpteur amateur...
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Un peu plus tard, Georges revoit Janine Du Bois et les deux anciens amants retrouvent leurs élans mutuels d’autrefois. Au cours de leur conversation, il comprend que son seul espoir réside dans le savoir faire du docteur Gerrard. Lors d’un dîner qui suit, il tente de le persuader de pratiquer l’opération, sous le contrôle de Weiss. Après hésitations, Gerrard se laisse convaincre, d’autant que ce serait un honneur pour lui d’œuvrer sous la direction du vieil homme, considéré comme une des principales sommités en son domaine.
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Mais Weiss, découvre que son ami et confrère en exploration scientifique a un comportement étrange, trouve en effet que Bonner a beaucoup changé depuis leurs débuts. Début que vient remémorer une photographie qu’il porte toujours sur lui, représentant les deux hommes encore très jeunes… et qui date d’un demi siècle. Face à face, Weiss accuse ses 89 ans, mais Georges en parait à peine trente cinq. Le vieil homme doute tout à coup du bien fondé de l’opération. L’immédiat échange de point de vues, rudement opposés maintenant, fait apparaître qu’en fait Georges est âgé de cent quatre ans, qu’il est presque immortel, et absolument décidé à le devenir tout entier. Qu’il est en conséquence prêt à tout pour cela…
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« Je veux dépasser le voile de la vie et découvrir ce qu’il y a au-delà… ». Et entraîner Janine dans l'éternité…
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L'HOMME QUI FAISAIT DES MIRACLES (ou L'HOMME QUI TROMPAIT LA MORT, titre belge sous lequel il est parfois cité, qui reprend fidèlement le titre original, THE MAN WHO COULD CHEAT DEATH), inédit au cinéma en France, réalisé en 1959, est un des moins connus mais, à mon goût, un des meilleurs long-métrages de Terence Fisher. Produit par la Hammer Film, adapté d'une pièce de théâtre de Barré Lyndon, déjà portée à l’écran par Ralph Murphy en 1945 sous le titre "Le sérum de longue vie / The Man in Half Moon Street", il figure à son générique un nombre impressionnant de grands noms de la célèbre firme et du cinéma britannique du genre : le scénariste Jimmy Sangster, le directeur de la photo Jack Asher, le producteur Michael Carreras, le compositeur Richard Rodney Bennett (plus d’une cinquantaine de films et de partitions de 1957 à 2004), et évidemment Terence Fisher ; avec bien sûr Anton Diffring, Christopher Lee et Hazel Court.
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Adapté donc d’une pièce de théâtre, ce sujet classique du domaine de la science-fiction (le savant fou, et la recherche du sérum contre la mort, de l’immortalité), traité sous la forme de l’épouvante, est ici approfondi, et bénéficie de dialogues particulièrement soignés. Comme toujours, ainsi que le rappelle le vieux professeur Weiss, collègue du docteur Bonner, toutes ces recherches scientifiques sont évidemment, « pour le bien de l’Humanité ». Mais avant la fin du film, des réflexions éclairées nous amènent jusqu’à la démonstration de l’impossibilité de cette immortalité, tout du moins quand elle est souhaitée collective. En effet -le docteur Bonner le fait admettre plus tard à son collègue Gerrard : "Aujourd’hui [rappel : en 1890 !] la planète peut nourrir sa population, et celle-ci dispose d’assez d’espace vital… Mais si nous rendions les gens immortels… ce ne serait bien sûr plus possible, et ce serait le chaos, la fin de l’humanité. C’est une des raisons pour lesquelles nous n’avons rien publié de notre découverte." La seconde raison pour laquelle ce travail est occulté est que tous les dix ans il faut remplacer la glande parathyroïdienne des sujets traités : "Or, si personne ne meurt, il n’y aura pas de donneur." Et c’est encore une fois la fin… Dans la multitude de films de chercheurs de la vie perpétuelle, ces évidences ne sont pour ainsi dire jamais remarquées… Voici ce que j’appelle du vrai cinéma de science-fiction : intelligent, spéculatif et qui ouvre des portes à diverses réflexions importantes.
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Notons que le cinéma britannique du genre est sans doute le meilleur, ce jusqu’à dans des petites productions telle celle-ci (ou encore LA CHAIR DU DIABLE, ou LES MONSTRES DE L'ESPACE…) C’est encore plus admissible en ce qui concerne la littérature de SF anglaise, depuis Mary Shelley, H.G. Wells, R. L. Stevenson, Conan Doyle, jusqu’à George Orwell, Aldous Huxley, J. G. Ballard, John Brunner, Christopher Priest, Arthur C. Clarck, Brian Aldiss, etc. ; à y regarder de près, pratiquement tout ce qui est, au fil des décennies, novateur, ainsi que la majorité des titres fondamentaux du genre, sont d’Outre-manche (avec des exceptions notables néanmoins en France et, à l’époque politique donnée, dans le bloc communiste). Après, et seulement après, arrivent les productions cinématographiques et littéraires Nord-américaines (avec là encore quelques exceptions formidables ; E. A. Poe, Lovecraft, Isaac Asimov, bien évidemment ; Frank Herbert, C. Simak, R. Matheson, R. Sylverberg et quelques autres monuments.
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Restons dans l’écriture… Le scénariste, Jimmy Sangster (1927-2011), a préféré ici garder l'aspect très théâtral de l'œuvre adaptée. Ceci contribue à rendre L'HOMME QUI FAISAIT DES MIRACLES relativement statique et apparemment quelque peu bavard dans sa plus grande partie. Mais ce choix permet aussi au talent des interprètes, en particulier Anton Diffing et Christopher Lee, de s’imposer magistralement dans leurs rôles antagonistes (je recommande fort d’ailleurs de regarder le film en version originale). Jimmy Sangster est un des principaux auteurs du célèbre studio britannique ; en dehors des scénarii de tous les films cités ci-dessous au sujet de Jack Asher, il a aussi écrit pour et avec Joseph Losey et John Huston, excusez du peu ! Il a également réalisé trois films dont LES HORREURS DE FRANKENSTEIN en 1970
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L’intrigue, qui ne se déroule quasiment qu’en intérieurs, et dans un nombre de décors limités, est animée par une caméra souple dont Fisher connaît tous les mouvements possibles (panoramiques, travelling, alliance des deux, travail à la grue, etc.) ; ce savoir faire lui permet de faire évoluer son outil avec une parfaite aisance dans les intérieurs, ce que beaucoup de réalisateurs ignorent. A ce sujet, nous aurons noté qu’en général les productions de la Hammer Films sont frappantes par leurs décors somptueux, leurs costumes somptueux (surtout féminins) et leurs couleurs admirables. C’est nettement le cas ici car le metteur en scène travaille une fois de plus avec le formidable directeur de la photographie qu’est Jack Asher, à qui nous devons l’image de quelques longs métrages remarquables ou tout du moins de belles qualités de la Hammer Film (FRANKENSTEIN S'EST ÉCHAPPÉ – 1957, LA REVANCHE DE FRANKENSTEIN - 1958, L’HOMME AU MASQUE DE VERRE – 1958, LE CAUCHEMAR DE DRACULA – 1958, LE CHIEN DES BASKERVILLE – 1959, LA MALEDICTION DES PHARAONS – 1959, LES MAITRESSES DE DRACULA - 1960 et LES DEUX VISAGES DU DR JEKYLL – 1960). Terence Fisher disait de lui qu’il était "le maître de la photo couleurs en noir et blanc" ; il est vrai qu’Asher parvient à composer des images fort contrastées tout en réussissant à privilégier les tons pastel.
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Concernant les interprètes… Je ne reviendrais pas sur Christopher Lee, dont j’ai longuement parlé par ailleurs, seulement pour dire qu’ici il ne joue pas les méchants, mais le héros positif, même si ses résonnements et ses arguments sont quelque peu conservateurs ("C’est un outrage à la Nature, à Dieu.") ; les spectateurs observateurs apprécieront la rosette de la Légion d’Honneur sur son veston ! Il est amusant de constater que dans sa collaboration avec Terence Fisher, Christopher Lee est le plus souvent du côté du Mal dans les films fantastiques… et de celui du Bien dans les films de SF (voir par exemple LA NUIT DE LA GRANDE CHALEUR).
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Hazel Court, femme splendide, rousse distinguée, actrice douée à la présence toujours fascinante, après une série de comédies légères et de films policiers de série B., va devenir une des lumières du cinéma dit d’épouvante. On l’a vu débuter dans le genre* dans GHOST SHIP de Vernon Sewell (1952). Deux ans plus tard elle est de DEVIL GIRL FROM MARS, avant d'accéder au vedettariat avec FRANKENSTEIN S'EST ÉCHAPPÉ, déjà de Terence Fisher (1957). Mais le public et la critique auront retenu avant tout ses compositions dans quelques adaptations d’Edgar Poe : LE CORBEAU, L'ENTERRE VIVANT, toutes les deux de Roger Corman et de 1962, et LE MASQUE DE LA MORT ROUGE (1964) également de Corman. Nous ne sommes pas près d’oublier, dans L'HOMME QUI FAISAIT DES MIRACLES, l’un des plus beaux dos nus de l’histoire du cinéma !
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Hors de nombreux films de guerre où il interprète la plupart du temps des officiers allemands (LES HEROS DE TELEMARKes héros de Télémark – 1965 ; LE CREPUSCULE DES AIGLES – 1966, , QUAND LES AIGLES ATTAQUENT – 1968) Anton Diffring, avec sa grande taille, sa distinction, ses cheveux blonds et ses yeux bleus clairs, est une des figures du cinéma bis ; il a donné corps à des personnages puissants du cinéma fantastique et de SF dans LE CIRQUE DES HORREURS – 1960, FAHRENHEIT 451 – 1966, LE MYSTERE DE LA BETE HUMAINE – 1974, LES MASQUES DE LA MORT – 1984 et LES PRÉDATEURS DE LA NUIT – 1987. Il a tourné sous la direction de Roy Ward Baker, Antonio Marghereti, Jess Franco et nombreux autres, dans plusieurs pays dont en Europe la France, l’Italie et l’Espagne.
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La conjugaison de tous ces talents, auxquels il faut bien sûr ajouter le producteur Michael Carreras, un des piliers de la firme anglaise avec soixante cinq films à son actif (également réalisateur, voir LE PEUPLE DES ABÎMES) font de L'HOMME QUI FAISAIT DES MIRACLES, un film d’une grande élégance, malgré son sujet sombre, et d’une parfaite efficacité… Très brillant métrage du genre "savant fou", c’est une des excellentes mise en scène de Terence Fisher…
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Francis Schall
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* Rappelons que ce qu’on entend par genre est fonction avant tout du sujet, du fond et de ces motifs récurrents : le western, le policier, la comédie musicale, et le fantastique, la science-fiction. Autrement, le comique, le drame, l’épouvante, l’horreur, sont des manières d’aborder ces genres. Ainsi, comme ici, un film de science-fiction pourra être conjugué selon les manières de l’horreur ; ou, avec par exemple DOCTEUR JERRY & MISTER LOVE de Jerry Lewis, sur un ton comique.
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A movie directed by Terence Fisher

1959 - 83 minutes - Color - Mono - 1.66

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Main Cast

  • Dr. Georges Bonnet
  • Janine Du Bois
  • Dr. Pierre Gerrard
  • Dr. Ludwig Weiss
  • Margo Philippe
  • Inspector Legris

Production

Distributors

Also Known As

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Release dates

  • November 30, 1959
  • November 30, 1959